Mardi 16 août, un tribunal autrichien a placé en détention provisoire neuf migrants irakiens après le viol collectif d’une jeune femme, survenu à Vienne pendant cette même nuit de la Saint-Sylvestre que les habitantes de Cologne se rappellent si tristement. De son côté, le quotidien The Sun a révélé, le 31 juillet dernier, des chiffres alarmants communiqués par la police britannique : en 2015, 897 infractions, incluant des viols et des agressions sexuelles, ont été commises par des réfugiés syriens en Angleterre et au pays de Galles.
Tandis qu’en Europe un grand nombre de femmes subissent un véritable calvaire consubstantiel à la submersion masculine, il existe en amont une autre vérité tout aussi douloureuse et qui frappe les femmes africaines – ces oubliées du voyage vers le Vieux Continent. En effet, si les Syriennes sont presque à parité avec les hommes dans les camps de réfugiés de guerre au Proche-Orient, beaucoup moins nombreuses sont celles qui se risquent à traverser la Méditerranée – et très minoritaires les femmes en provenance du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne. Tandis que les stricts migrants de guerre fuient paritairement les zones de combat, sans aucune distinction de sexe ou d’âge, la proportion des femmes est inférieure à 10 % sur les routes maritimes et africaines des grandes migrations économiques. Comment interpréter ce chiffre ? Pourquoi les femmes africaines ne sont-elles pas candidates à l’émigration massive ? Peut-être parce que si les hommes s’exposent au risque de la mer, elles en courent un second, qui meurtrit l’âme autant que le corps : celui des viols commis sur le long chemin des migrations, le nomadisme frappant toujours les femmes prioritairement.
Ainsi, une grande majorité d’entre elles restent seules au pays, prises en otage par la fuite de leurs fils, l’abandon de leurs frères. Si elles partent, elles s’exposent au risque du viol – chaque étape, chaque convoi, chaque navire devenant pour elles un piège en puissance. Si elles restent, elles sont désormais totalement vulnérables aux agressions sexuelles des hordes qui sévissent, n’ayant plus aucun protecteur au foyer. Ainsi, le Soudan a connu une épidémie de viols collectifs en juillet, dus aux conflits interethniques mais aussi à la fragilisation des femmes livrées à elles-mêmes au sein de structures familiales défaites, à surreprésentation féminine.
Pour celles qui se risquent au grand voyage, Le Figaro rapportait le 1er août dernier le témoignage édifiant d’une jeune femme d’Afrique de l’Ouest, emprisonnée pendant cinq mois en Libye pour clandestinité, torturée et menacée quotidiennement de viol dans sa geôle. Étape incontournable, la Libye est devenue un territoire de non-droit où les femmes qui s’y hasardent paient presque toujours le tribut du déshonneur. Lorsqu’elles parviennent sur nos rivages, leur sort n’est pas plus enviable. Ainsi, une équipe de l’Agence nationale de recherche sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS) a présenté un rapport aux conclusions alarmantes le 19 juillet dernier : un tiers des femmes d’origine subsaharienne vivant en France et diagnostiquées séropositives ont ainsi été contaminées sur notre sol – leur immense précarité les conduisant à la prostitution pour obtenir de l’argent ou un logement, ou les livrant à toutes les prédations dans les foyers d’hébergement précaires.
Par ailleurs, précise ledit rapport, les femmes venues en France parce que leur vie était menacée dans leur pays d’origine sont six fois plus à risque de subir un rapport sexuel forcé après leur arrivée
Sur les promoteurs médiatiques de l’accueil systématique pèse le poids de la prédation des femmes d’Europe et d’Afrique. Mais ils s’en lavent les mains. Ni leurs épouses ni leurs filles n’empruntent ni ne croisent la route des clandestins.