Avec 85 millions de visiteurs, la France serait championne du monde du tourisme. Certes, c’est un chiffre record et personne ne s’en plaindra. Notre pays a bénéficié de la baisse de fréquentation de certains pays arabes devenus dangereux, ainsi que de la baisse de l’euro. Mais inutile de se gargariser exagérément avec un chiffre qu’il faut relativiser. Car si la France reste la première destination touristique au monde, il faut noter que parmi nos millions de visiteurs, beaucoup ne font que transiter par notre pays pour rejoindre l’Espagne et le Portugal ou même le Maghreb pour les immigrés vivant en Europe du Nord. Et restons modestes quant aux 42 milliards de recettes liées au tourisme.
Avec 20 millions de touristes en moins, l’Espagne encaisse quant à elle 45 milliards. Le tourisme espagnol reste un tourisme sédentaire beaucoup plus lucratif que chez nous. En termes de recettes liées au tourisme, la France se situe au troisième rang mondial, derrière les Etats-Unis et l’Espagne. Elle est même depuis peu talonnée par la Chine. Enfin, s’il est vrai que notre ministre des Affaires étrangères entend développer le potentiel touristique de la France, il est devenu urgent d’assurer la sécurité des visiteurs étrangers. Car pour les Asiatiques, les plus gros clients du luxe made in France, Paris reste la plus risquée des capitales européennes. Rappelons que selon les derniers chiffres officiels, il y a eu 35.000 agressions à Paris en un an, soit près de 100 par jour ! Et pour un touriste étranger, il n’y a pas pire épouvantail que la peur d’être agressé et dépouillé. Il serait criminel de laisser la délinquance de rue menacer un secteur économique qui représente 7% du PIB et génère deux millions d’emplois.