Un Golem à l’Elysée.
Le 17 juillet, il profitait de l’anniversaire du Vel’ d’Hiv’ pour, escorté de l’Israélien Netanyahou, grand colonisateur des territoires palestiniens (un « crime contre l’humanité » que le contempteur de notre présence en Algérie n’a pas évoqué), accabler la France. Le 14, il présidait avec son homologue Trump la traditionnelle revue (étoffée, vu le manque de troupes, par les « greffiers militaires » et les gardiens de prison) avant de se précipiter à Nice pour la commémoration de l’attentat sur la promenade des Anglais. Le 13, il participait avec la chancelière Merkel à un Conseil des ministres franco-allemand et, le soir, traitait fastueusement le couple Trump à la tour Eiffel. Le 12 juillet, après le Conseil des ministres français, il gagnait Trieste pour le sommet des Balkans occidentaux. Le 10, il ralliait Lausanne afin d’y soutenir le lendemain la candidature de Paris à l’édition 2024 des Jeux olympiques. Le 7 et le 8, il plastronnait au sommet du G20 à Hambourg. Le 6, il recevait à l’Elysée le Sud-Coréen Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, lançait avec l’inévitable Brigitte le Plan Autisme puis donnait un dîner officiel en l’honneur du président du Mexique.
Le 5, après le Conseil des ministres, il enchaînait avec la cérémonie d’hommage à Simone Veil aux Invalides puis – belle illustration du « en même temps » dont il a fait sa devise – avec la réception du président palestinien Mahmoud Abbas. Le 4, il s’était rendu sur la base opérationnelle de la force océanique stratégique de l’île Longue, cela malgré la houle, ce qui lui a valu de flatteuses images d’indomptable casse-cou bravant les flots déchaînés. Le 3, il avait gratifié les Chambres réunies en congrès à Versailles d’un interminable laïus au vide abyssal. Le 2, il était à Bamako pour le sommet G5 Sahel. Le 1er, il était en Allemagne pour la cérémonie d’hommage à l’ancien chancelier Helmut Kohl. Etc.
La fabrication d’un surhomme par la finance apatride
On veut bien que notre jeune président soit un surhomme, doté d’une constitution de fer, de nerfs d’acier et d’un intellect sans égal dans les deux hémisphères ; la question s’impose néanmoins : toujours en l’air comme il l’est, où diable ce toton trouve-t-il le temps de travailler et même de réfléchir ?
A moins qu’il n’ait nul besoin de ces pauses si nécessaires au vulgum, d’autres réfléchissant à sa place et l’actionnant.
Tout récemment, Valeurs actuelles faisait sa couverture sur « Macron et les francs-maçons – Ses réseaux. Leur influence. Ce qu’ils attendent de lui », c’est-à-dire beaucoup, raison pour laquelle se sont mobilisés en sa faveur tout à la fois les trotskards recyclés au Grand Orient et les grands flics pullulant à la Grande Loge nationale, ce dont il les a remerciés avec sa marche si symbolique autour de la Pyramide du Louvre et ses discours où abondent les références et même les formules maçonniques.
Si influents soient les Frères, il est toutefois douteux qu’ils auraient pu, à eux seuls, porter sur le trône un trentenaire quasi inconnu, ou plutôt surtout connu pour avoir été inspecteur des Finances associé-gérant de la banque Rothschild, ce qui chez nous n’est pas un titre de gloire. Immédiatement relayée par les journaux internationaux, du Washington Post à La Repubblica de Rome en passant par The Times of India, la presse a joué un rôle capital. Or, à qui appartient-elle ? Tous les organes ayant, dans les kiosques, sur les ondes et sur les écrans, organisé l’avènement de l’Emmanuel dépendent des groupes Bolloré, Lagardère, Dassault, Bouygues, LVMH, SFR et Next Radio TV, les deux derniers propriétés du milliardaire Patrick Drahi – Marocain ayant renoncé à la nationalité française après être devenu israélien.
Est-ce un hasard si tous les patrons de ces groupes font partie des plus grosses fortunes de France à l’instar de Bernard Arnault (LVMH) dont le patrimoine dépasse 24,5 milliards d’euros et ne cachent pas leurs ambitions et leurs conceptions multinationales ?
Est-ce aussi un hasard si, comme l’écrivait récemment Présent, le mentor et le parrain du tout jeune Macron, chez Rothschild comme auprès de François Hollande, fut Jacques Attali, depuis des décennies apôtre de « l’urgence d’un gouvernement mondial » et poisson pilote de la « finance anonyme et vagabonde » ?
Est-ce enfin un hasard si, bien avant de se mettre en campagne, le prometteur Macron, promu en 2012 Young French Leader sous l’égide de l’ambassade des Etats-Unis à Paris (1), fut adoubé par les hiérarques de la Banque des règlements internationaux (BRI) créée en 1930 et sise depuis à Bâle, le plus puissant réseau mondialiste de la planète puisqu’il regroupe tous les gouverneurs des banques centrales et celui de la « Fed » américaine ?
Un Jean Monnet pour le XXIe siècle
Un siècle tout juste plus tard, on nous a refait le coup de Jean Monnet, agent pendant la Grande Guerre des banques anglo-saxonnes, mondialiste puis, sur l’injonction de Washington, européiste frénétique après 1945 (lire Cet étrange Monsieur Monnet, la remarquable biographie de Bruno Riondel parue en mars aux éditions du Toucan) mais le petit-bourgeois charentais manquait de charme et de charisme. Avec ses yeux trop rapprochés et ses lèvres pincées laissant passer une voix sonnant désespérément faux dès qu’il feint l’émotion, Macron n’est guère plus attrayant mais sa « matière » offrait plus de possibilités. Les mêmes qui décrient à l’envi le « roman national » entreprirent donc de fabriquer pour l’Eliacin d’Amiens un roman stendahlo-balzacien. Ainsi naquit l’émouvante histoire d’un adolescent brillantissime et fou de théâtre comme de son professeur du collège jésuite amiénois qui aurait pu être sa mère mais qui, dûment refaite (au point qu’elle est la seule femme au monde à arborer une ride sous le nez, preuve que les parodontistes s’y sont donné à cœur joie sur sa mâchoire), est devenue son épouse. Quoi de plus romantique ?
Il ne restait plus qu’à mettre la créature – le Golem ? – sur orbite et à faire en sorte que le second tour de la présidentielle l’oppose à Marine Le Pen. Ce qui assurerait mécaniquement la victoire au candidat des Loges, du grand capital, du Grand Rabbinat et de la Grande Mosquée.
Ainsi a accédé à l’Elysée le couple Macron, dont l’élément mâle arborant ses deux alliances a tenu à faire figurer sur son portrait officiel un livre d’André Gide (pas Corydon, tout de même, mais le message aux LGBT reste transparent) et dont l’élément femelle susciterait la « passion Brigitte » selon l’hebdomadaire Grazia — propriété d’un autre milliardaire, Silvio Berlusconi.
Couple improbable. Couple gênant surtout, moins par la différence d’âge soulignée par d’incessants bécotages, que par l’impression d’artificialité, voire d’irréalité, qu’il dégage. Après les humanoïdes associés, les humanoïdes fabriqués, à seule fin de mener les moutons que nous sommes à l’autel du cosmopolitisme métisseur où ils seront immolés. L’avez-vous remarqué ? Le grand patriote qui va voir et complimenter les marins de l’île Longue et les troupes d’élite engagées au Mali est, « en même temps », le grand sacrificateur qui ridiculise la fanfare des Armées en lui faisant jouer du rock le jour de la Fête nationale et veut amputer de 850 millions d’euros le budget déjà réduit de la Défense mais ouvre 1,5 milliard d’ouverture de crédit pour la capitalisation d’Areva, ce bateau ivre que la République s’épuise depuis si longtemps à renflouer.
(1) Autre Young French Leader et assidu comme son patron aux forums mondialistes tel celui de Davos, le Premier ministre Edouard Philippe est un autre filleul d’Attali qui, en 2008, lança avec lui le Forum de l’économie positive.