Un politique, ça s’achète à la baisse et se revend à la hausse: le cas Fillon/Bourgi (Vidéo)

 Robert Bourgi est l’ami de Fillon. Il est aussi l’ami de Sarkozy. Entre autres. En gros il est l’ami de tout le monde, du moment que le « monde » en question a le bras assez long pour tenir la longue cuiller par le manche et retourner inlassablement la tambouille brûlante du pouvoir.

L’amitié n’excluant dans ce milieu ni profit ni intérêts, en homme d’affaires avisé il se tient régulièrement informé des cotes de popularité de ses poulains. Pour un sponsor d’État, c’est instinctif : Mr Michu suit le cours de la Bourse – ou plus probablement de son assurance vie en fond euros -, les investisseurs et les riches donateurs suivent les cotes de popularité des candidats à une élection dont l’enjeu est bien sûr, vous l’avez compris, l’attribution des gros marchés publics. C’est qu’il faut bien agir à l’ombre d’un gros paquet de milliards, pour pouvoir en dérober subtilement quelques pouillèmes (quelques millions, tout de même) sans que cela ne se voie trop. Une grosse transaction dont on est le dépositaire / intermédiaire / légiste / etc. et hop, de la fuck you money sans plus jamais avoir besoin de travailler. Je rappelle à ceux qui l’ignoreraient que c’est notamment le parcours d’un certain Emmanuel Macron.

Début 2017, le Fillon est une valeur baissière sur le marché (j’emploie volontairement le vocabulaire de votre gestionnaire de patrimoine : tendance baissières et haussières sont le quotidien de ceux qui scrutent un marché régi par l’arbitraire et l’effet de réseau). Peu croient en lui sinon sa femme et son chien, il devrait échouer aux primaires de la droite devant le rouleau compresseur au crâne d’oeuf & maire de Bordeaux. Pour un investisseur avisé et surtout amoureux du risque en toutes choses, c’est le moment parfait pour acheter. Un petit déjeuner au Ritz (une centaine d’€, c’est à dire, pour qui est riche à millions, rien), une paire de costumes (probablement un bleu et un gris, on ne badine pas avec l’inconscient collectif), un investissement inconcevable pour le commun des mortels, mais négligeable pour quelqu’un qui, comme de coutume dans le milieu, échappe probablement à toute fiscalité sur le sol où il réside. Rédige t-il même sa feuille d’impôts au Gabon ?

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