Après celui de Brigitte, à quand un statut pour le toutou présidentiel ?

Les emplois familiaux vont être interdits pour les parlementaires. Mais quid des pacsés ? Des concubins ? Des anciens conjoints ? Des concubins des enfants ? Des enfants de conjoints ? Des maîtresses ou des amants ? Va-t-on avoir, comme autrefois pour les mariages entre cousins, toute une jurisprudence canonique qui permettra de savoir jusqu’à quel degré de parenté on sera écarté d’un emploi d’attaché parlementaire. En bref, un cousin issu de germains sera-t-il proscrit ? J’ignore si le Conseil constitutionnel sera saisi, mais bien que je ne fusse pas juriste, au vu de la petite liste non exhaustive que je viens de donner, la loi devrait en toute logique être censurée, tellement sa base juridique me paraît branlante. Mais elle passera sans problème cet obstacle, car elle est dans l’air du temps. (Je devrais dire démagogique ?)

Les parlementaires, surtout les sénateurs, sont furieux, en partie car la nouvelle loi va bousculer des habitudes bien établies, mais aussi à cause des remarques que je viens d’émettre.

Ils sont d’autant plus agacés qu’une autre mesure promise par M. Macron pendant sa campagne va également être adoptée, et qu’elle est exactement le contraire de la précédente, sans que cela ne dérange notre Président si à cheval sur la moralisation de la vie publique. En effet, Mme Macron va disposer d’un statut légal, en tant que femme du président de la République. Elle aura droit, légalement, à quatre ou cinq collaborateurs. Il s’agira bien de la création ex nihilo d’un emploi purement familial.

Les conjoints officiels ou pas de MM. Sarkozy et Hollande avaient déjà droit à cette faveur. Leurs assistants faisaient partie du personnel (pléthorique) de l’Élysée. Mme Trierweiler nous coûtait, paraît-il, 400.000 euros par an et Mme Bruni 600.000. Pourquoi changer une formule qui était logique et n’avait absolument aucun inconvénient ? M. Macron a-t-il peur que la Sécurité sociale le poursuive car il fait travailler Brigitte sans la payer. Imaginez qu’elle se casse la jambe pendant ses fonctions semi-officielles. Qui devrait payer la facture d’hôpital ? On peut également ajouter que, si le statut de première dame avait été adopté au temps de M. Hollande, peut-être celui-ci aurait-il été destitué, puisqu’on aurait alors eu la preuve qu’il était en couple avec l’impétueuse Valérie et que, donc, les deux tourtereaux avaient l’obligation de déclarer ensemble leur patrimoine pour l’ISF – ce qu’ils n’ont pas fait !

Ce statut de première dame ne présente aucun intérêt. C’est une loi pour rien. Y aura-t-il, après, un statut pour les enfants présidentiels ? Pour le premier chien ? Absurde ! Et il reste que M. Macron semble être le disciple de « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Les Français le découvrent chaque jour un peu plus. Pour l’instant, ils ont toujours les yeux de Chimène pour Jupiter. On verra s’il en est toujours ainsi dans un an.

 

 

Christian de Moliner – Boulevard Voltaire

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