“Quel livre venez-vous de terminer et quel sera le prochain?
«Par-delà le bien et le mal», de Nietzsche, qui parle énormément de morale et a un écho avec notre débat contemporain sur la moralisation de la vie politique. Et cet été je partirai avec la traduction française du best-seller américain «Lait et miel», de Rupi Kaur, qui avait fait une œuvre artistique avec le sang de ses règles. C’est un recueil de poèmes qui aborde tous les thèmes liés à la féminité.”
En mars 2015, Kaur poste sur son compte Instagram7 une photo d’elle de dos à la caméra, toute habillée et allongée dans son lit, avec une tache de menstruations sur son jogging et sur le drap. La photo fait partie d’un projet-photo pour son cours de rhétorique visuelle à l’université de Waterloo. La photo est tirée d’une série sur les menstruations pensée pour déstigmatiser les tabous sur le sujet. Sur sa page Instagram, Kaur prend position par rapport à ces stigmatisations, écrivant que : « une majorité de personne, sociétés et communautés rejette ce processus naturel. Certains sont plus à l’aise avec la pornographisation de la femme, la sexualisation de la femme, les violences et dégradations de la femme qu’avec les règles. Ils ne prennent pas le temps d’exprimer leur dégout par rapport à tout ça, mais monteront au créneau et seront dérangés par cela ». Instagram a supprimé toutes les photos de la série deux fois parce qu’elles ne « respectaient pas les règles de la communauté ».
Kaur s’est servie de son compte Facebook pour critiquer la suppression du poste : « Merci à Instagram de me donner la réponse précise que mon travail critiquait. Vous avez supprimé ma photo deux fois déclarant qu’elle va à l’encontre des règles de la communauté. Je ne m’excuserai pas de ne pas nourrir l’égo et la fierté d’une société misogyne qui voudrait mon corps en sous-vêtements mais qui n’est pas à l’aise avec l’idée d’une petite fuite alors que vos pages sont remplis d’innombrables photos/comptes de femmes (dont beaucoup sont mineures) objectifiées, pornographisées et traitées comme moins que des humains.
Sur Facebook, la photo a été partagée par des milliers de personnes, est devenue virales, et a fait les gros titres autour du monde. Plus tard, Instagram a restauré la photo et présenté des excuses à Rupi Kaur, disant l’avoir retiré par erreur. L’auteure a notamment publié un article via le Huffington Post8. (Wikipédia)
Et pour les amateurs d’art, voici l’oeuvre artistique tant admirée par Marlène Schiappa!
Et voici ce qui suivi la publication de cette photo en mars 2015…
Instagram: Un cliché montrant les règles d’une femme censuré deux fois
Cachez ses règles que je ne saurais voir. Instagram a par deux fois, mercredi 25 mars, retiré de son réseau un cliché montrant une jeune femme allongée sur un lit, de dos. Le bas de pyjama et le drap sont tachés de sang. L’auteure de la photo est l’artiste Rupi Kaur.
Instagram avait jugé que la photo n’était pas conforme aux règles d’utilisation du site qui précisent que l’utilisateur s’engage à ne pas exposer de la violence, de la nudité, de la pornographie ou encore des propos diffamatoires.
«Merci Instagram de m’avoir donné la réaction exacte que mon travail vise à critiquer. Vous avez supprimé la photo d’une femme entièrement habillée et qui a ses règles. Vous déclarez que le cliché est contre vos principes de communauté, alors que ces principes soulignent que la photo est tout à fait acceptable», avait posté Rupi Kaur, en réponse à l’interdiction.
Sur son Tumblr, la jeune femme de 22 ans dénonce la misogynie du réseau social et de manière plus générale, le tabou qui entoure les menstruations. «Je ne vais pas m’excuser de ne pas vouloir nourrir l’ego et la fierté d’une société misogyne, qui accepterait de me voir en sous-vêtements mais qui est gênée par une simple fuite [de sang]», écrit-elle.
Son cliché a reçu près de 43.000 like sur Instagram. C’est peut-être ce qui a contraint le réseau social à faire marche arrière et accepter la fameuse photo.
Instagram a accepté de remettre la photo sur la page de Rupi et a présenté ses excuses à la jeune fille. «Un membre de notre équipe a accidentellement supprimé un de vos posts sur Instagram. Il s’agit d’une erreur et nous nous en excusons. Nous avons depuis restauré le contenu. Vous devriez être en mesure de pouvoir le voir à nouveau», a répondu l’équipe d’Instagram.
Et bravo au Macronix Imperator pour, en moins de trois mois, avoir su si bien se discréditer au quotidien, y compris par ministres interposés… A ce niveau, cela confine au génie ou à une pathologie grave.