Elkabbach, carpette d’honneur!

A l’occasion de la cuvée du 14 juillet, Jean-Pierre Elkabbach s’est vu élever au rang de commandeur de la Légion d’honneur. L’éditorialiste d’Europe 1, officier depuis 2009, est ainsi récompensé pour ses «mérites imminents». On ne peut pourtant pas dire que sa récente interview de Nicolas Sarkozy, au lendemain de sa garde à vue, ait relevé d’un sommet d’indépendance journalistique. Florilège de ses questions. Sur Sarkozy mis en examen par la justice : «Là, on assiste à la revanche des “petits pois” ?» Sur un possible retour : «Vous pensez que la France et les Français ont besoin de vous ? Vous êtes prêt à relever le défi, c’est ce qu’on comprend ce soir ?»L’homme qui dit ne pratiquer «ni la complaisance ni la complicité» a donc à ses yeux bien mérité sa médaille.

Suite à la publication d’un court article intitulé «Elkabbach carpette d’honneur» (Libérationdu 15 juillet), l’intéressé nous a fait parvenir ce droit de réponse :

«Je me garderai bien de faire la leçon à mon confrère de Libération : j’aime trop le titre, et j’ai trop de respect pour son fondateur, mon ami et compagnon, Serge July. Je n’entends pas, non plus, faire le procès d’un journal qui par votre comportement est, malheureusement, déserté par ses lecteurs. J’accepte toutes les critiques même quand elles sont anonymes : c’est la liberté d’expression. En revanche, j’aurais toujours du dégoût pour tous ceux qui, pour vous injurier, trempent leur plume dans l’encrier de la haine : anonymement. Critiquez-moi, caricaturez-moi, mais de grâce : si vous voulez être digne de ce journal d’opinion, ne cédez pas à la facilité. Tombez le masque de la lâcheté, et ayez le courage de signer votre déshonneur ! Qui es-tu, oh toi, Lâche qui se cache ? Jean-Pierre Elkabbach, journaliste.»

Libération : Nulle volonté de se cacher, à Libération, il n’est tout simplement pas d’usage de signer les formats courts. Pas plus que d’injurier, la carpette étant aussi une «jeune carpe» ou un «petit tapis mobile». Avec ce droit de réponse, on redécouvre en tout cas la pugnacité de Jean-Pierre Elkabbach. Puisse-t-il en faire un usage identique lorsqu’il interviewe Nicolas Sarkozy.

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