La Cour des comptes, dans un prérapport, estime que les coûts liés au grand musée d’État et au fort Saint-Jean ont dérapé. Et qu’il reste encore de nombreuses inconnues.
Entre 2002 et 2013, le coût du musée, situé à Marseille, a dérapé de 89%, passant de 88 millions à 160 millions d’euros. «La faute à la mauvaise gestion du temps», selon la note publiée par le JDD.
Le MuCEM a hérité de 250.000 objets et du million de documents de l’ancien musée des Arts et Traditions populaires, orientées autour des provinces françaises. Compte tenu du projet culturel du MuCEM, les magistrats considèrent que ces collections représenteraient moins de 10% des œuvres exposées depuis l’ouverture.
Pire, le musée des ATP, bien que fermé au public depuis 2005, a continué a employer une centaine d’agents jusqu’en 2011. Quant au bâtiment Dubuisson, il doit être réparé par l’État avant d’être rendu à la Ville de Paris, son propriétaire. Une opération qui nécessiterait, selon la Cour, 50 à 80 millions d’euros de travaux.
Enfin, la Cour soulève quelques questions pour l’avenir. Les coûts de maintenance des bâtiments auraient été sous-évalués, comme le nettoyage des baies vitrées et le toit en bois du MuCEM souffrirait de la trop forte affluence.
Le ministère de la Culture doit encore répondre aux observations des magistrats. Il y a tout de même une bonne nouvelle: en un an, la fréquentation du seul MuCEM a été trois fois plus importante que prévue, avec 2,6 millions de visiteurs.