Et maintenant, passons à l’affaire Pénicaud! (Vidéo)

La ministre du Travail dirigeait Business France, visée par une enquête sur l’organisation d’un déplacement en 2016 à Las Vegas d’Emmanuel Macron.

 La course à l’exemplarité est en marche et rien ne l’arrêtera. Alors que quatre ministres ont déjà annoncé leur départ de l’exécutif sous la pression des affaires, une cinquième membre du gouvernement est déjà pointée du doigt pour des motifs similaires. Plus embarrassant encore, la ministre en question est Muriel Pénicaud, en charge de la très délicate réforme du code du travail à venir, et le dossier concerne indirectement le président de la République.

Des perquisitions ont été menées mardi matin, le 20 juin, au siège du groupe publicitaire Havas et de l’agence nationale Business France dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’organisation d’un déplacement en janvier 2016 à Las Vegas d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. La justice, qui s’appuie sur un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) daté du 8 mars, soupçonne Business France, alors dirigée par l’actuelle ministre du Travail Muriel Pénicaud, d’avoir confié à Havas, sans appel d’offres, l’organisation à la hâte d’une soirée. Selon Le Canard enchaîné, qui avait révélé l’affaire début mars, le coût de l’opération aurait été de 381.759 euros, dont 100.000 euros pour les seuls frais d’hôtel.

L’opposition cherche déjà à enfoncer le clou

Ces perquisitions, dans le climat de traque aux abus à la tête de l’exécutif, ont immédiatement relancé les critiques de l’opposition. Parlant de “Bérézina”, le vice-président du FN Florian Philippot a estimé que Muriel Pénicaud “ne pourra pas rester puisqu’elle est elle-même citée dans l’affaire des appels d’offre de Havas”. Mercredi soir, Muriel Pénicaud a toutefois été reconduite dans ses fonctions.

“En quelques semaines il y a déjà cinq ministres au tapis, cinq ministres concernés par des affaires judiciaires, par des enquêtes”, a dénoncé sur France 2 le député LR Eric Ciotti en liant le cas de Muriel Pénicaud à ceux des quatre ministres démissionnaires, eux aussi visés par une enquête préliminaire.

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