https://www.youtube.com/watch?v=32DDft86yys
–
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente MEDUSA, une exposition portant un regard contemporain et inédit sur le bijou, qui révèle certains tabous.
Tout comme le visage de Méduse dans la mythologie grecque, le bijou attire et trouble celui qui le conçoit, le regarde ou le porte. Objet au statut ambigu, à mi-chemin entre parure et sculpture, il reste l’une des formes d’expression artistique les plus anciennes et universelles bien qu’il ne soit pas nécessairement considéré comme une œuvre d’art. Il est en effet souvent perçu comme trop près du corps, trop féminin, précieux, ornemental, ou primitif.
Mais il doit aux artistes d’avant-garde et aux créateurs contemporains d’avoir été réinventé, transformé et éloigné de ses propres traditions.
Dans la continuité des expositions collectives et transversales du musée, comme « L’Hiver de l’Amour », « Playback », « Decorum », MEDUSA entend interroger les frontières traditionnelles de l’art, en reconsidérant, avec la complicité des artistes, les questions de l’artisanat, du décoratif, de la mode, de la culture pop.
L’exposition réunit plus de 400 bijoux : réalisés par des artistes (Anni Albers, Man Ray, Meret Oppenheim, Alexander Calder, Louise Bourgeois, Lucio Fontana, Niki de Saint Phalle, Fabrice Gygi, Thomas Hirschhorn, Danny McDonald, Sylvie Auvray…), des bijoutiers d’avant-garde et de designers (René Lalique, Suzanne Belperron, Line Vautrin, Art Smith, Tony Duquette, Bless, Nervous System…), mais aussi des bijoutiers contemporains (Gijs Bakker, Otto Künzli, Karl Fristch, Dorothea Prühl, Seulgi Kwon, Sophie Hanagarth…) ou encore des joailliers (Cartier, Victoire de Castellane, Van Cleef & Arpels, Buccellati…), ainsi que des pièces anonymes, plus anciennes ou non-occidentales (de la Préhistoire, du Moyen-Age, des bijoux amérindiens, du punk et du rap au bijou fantaisie…).
Ces pièces, connues et méconnues, uniques, multiples, faites à la main, industriellement, ou par ordinateur, mélangent des esthétiques raffinées, artisanales, amateures, ou au contraire futuristes. Elles vont parfois bien au-delà du bijou et n’hésitent pas à explorer des usages inhabituels.
L’exposition s’articule autour de quatre thématiques : l’identité, la valeur, le corps, et le rite. Chaque section part des a priori souvent négatifs qui entourent les bijoux, pour mieux les déconstruire, et révéler, in fine, la force subversive et performative qui les sous-tend.
Une quinzaine d’installations d’artistes contemporains (Mike Kelley, Leonor Antunes, Jean-Marie Appriou, Atelier E.B, Liz Craft…) rythme le parcours en écho avec les sections de l’exposition. Les œuvres présentées questionnent les problématiques du décor, et de l’ornement et ancrent notre relation au bijou dans un rapport élargi au corps et au monde.
Du au