Petite leçon de marketing direct!

Par Edmond Furax

Les ans passant, j’aurais cru que les envois de mailings pour des appels aux dons allaient cesser, remplacés par leurs équivalents courriels, plus brefs et moins moches. Cependant, certains (en nombre) persistent et signent et je suis sûr que vous en êtes victimes. A chaque fois, je suis consterné tant par le fond que par la forme!

Le problème majeur est que la plupart émanent de gens qui, certes font profession d’écrire mais dont la communication n’est pas le métier, lesquels, avec présomption,  confondent être journalistes et pubeurs.

Sauf à de rares exceptions, ils ne ressemellent pas leurs godasses. Mais la com…

La com c’est un vrai job, ce n’est vraiment pas le leur et ça se vérifie,  si par hasard certains font appel à des pros, il vaudraient mieux qu’ils en changent tout de suite. C’est ainsi qu’ils nous tartinent leur texte sur des recto verso voire pire… quatre pages, c’est beaucoup…

Et comme ils pensent que c’est insuffisant, il en ajoutent et surajoutent! Oublions les horribles plaquettes assorties  qui ont tout faux car mises en page par des imprimeurs, auxquels il est demandé de concentrer un maximum de texte dans un minimum de place avec de très vilaines photos, un graphisme hideux, sur des papiers minables  qui “bouffent” l’iconographie….

M’en ouvrant à l’un de mes confrères (en site et mal pensance), je reçus pour réponse que la cible étant les vieux, l’on ne faisait pas dans le novateur. Mais les vieux furent des jeunes qui n’appréciaient pas forcément le discours et les mises en page du piétrissime marketing Damart. En trente ans, ils ont vu  et lu beaucoup mieux! Et pourquoi les vieux auraient-ils systématiquement mauvais goût?

Pour favoriser la lisibilité, un texte doit être synthétique avec des accroches courtes et percutantes, nul besoin de le “sur-illustré” par imitations de tampons, des cercles, des mentions en marge, des faux coups de Stabilo en tous sens et de multiples signatures bidon. Inutile de mélanger plein de typos (caractères), de souligner  ou surligner (à cet effet, le gras et la couleur existent…) ou d’user de la fausse frappe Underwood pour rappeler les machines à écrire de nos arrières grands pères, cela ne fait pas vintage: cela fait ridicule et n’incite pas forcément à la générosité.

Des typos, il y en est plein de superbes, elles ne coûtent pas plus cher à l’impression que les affreuses, autant les utiliser.

Et comme dans la vie vraie, commencer les courriers par Cher Monsieur François Durand, cela ne se fait pas, mais pas du tout.

Et comme dans la vraie vie, coller des majuscules partout: c’est l’HORREUR! Surtout,  quand elles sont malvenues ou au milieu des mots!

De plus, la multiplication des couleurs ne faisant pas le bonheur… elle ne fait que pub pour grande distribution voire mal aux yeux, mieux vaut donc s’en tenir à deux.

Passons au meilleur, au succulent, au nectar, ce que pour ne pas vous abreuver de jargon, j’appellerai les pièces jointes.

Entre autres, les coupons-réponses ornementés de formules stupidissimes: “oui, j’adhère à vos idées”, “oui,  je soutiens le site Tartempion”, “oui, je veux continuer à me battre avec…”, “oui, je veux vous aider à développer…” etc., précédées de carrés pour croix à dessiner à l’intérieur et trois ou quatre ridicules affirmations similaires, alors que l’essentiel est le chèque qui va aller dans l’enveloppe jointe. Vieux peut-être mais pas débiles!

Et si vous leur envoyez encore de l’argent, vous êtes très sympas car lorsque  je vois arriver leur prose indigente, en cinq morceaux, sur des supports horribles, même si la cause est bonne, j’ai tellement l’impression qu’ils me prennent pour un crétin que…

PS La prochaine fois, je vous parlerai logos… On va bien se marrer! Certes, le nôtre est très moche mais c’était avant moi (c’est le bon goût de Miège!), le site est hideux mais c’était avant moi… et comme, l’on ne fait pas d’appel aux dons, nous n’avons aucun argent pour tout refaire. N’ayez crainte, je n’ai pas vos adresses.

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