L’histoire du Petit livre rouge!

Il s’est vendu à 900 millions d’exemplaires! Le livre intitulé Citations du Président Mao Zedong 毛主席语录 (Máo Zhǔxí Yǔlù), plus connu sous le nom de Petit Livre rouge, a été publié par le gouvernement de la République populaire de Chine à partir de 1966. La distribution a été organisée par Lin Biao, le ministre de la défense et le chef de l’Armée de libération du peuple (ALP). Comme l’indique son titre, c’est un recueil de citations extraites d’anciens discours et écrits de Mao. Le titre accessoire Le Petit Livre rouge lui fut attribué en Occident à cause de son édition en format de poche, qui fut spécialement imprimée et diffusée pour en faciliter l’usage, mais ce nom ne fut jamais utilisé en Chine, où il ne signifie rien.

Le nombre d’exemplaires imprimés fut à la mesure de ce pays de plus d’un milliard d’habitants : du temps de Mao, tout citoyen chinois devait en effet le posséder, le lire et l’avoir constamment sur lui. Au paroxysme de la Révolution culturelle, les peines encourues en cas d’incapacité à présenter le livre et à le réciter sur simple demande des Gardes rouges pouvaient aller de la punition corporelle immédiate aux travaux forcés pendant plusieurs années.

Pendant la Révolution culturelle, l’étude du livre n’était pas seulement obligatoire dans les écoles (de l’enseignement primaire au supérieur) mais elle se pratiquait également sur le lieu de travail. Toutes les organisations, industrielles, commerciales, agricoles, administratives, militaires organisaient des sessions de formation en groupes de tout le personnel pour étudier le livre pendant les heures de travail. Les citations de Mao étaient imprimées en gras et en rouge, et presque toutes les publications écrites, y compris les ouvrages scientifiques, devaient citer Mao.

Contre l’objection que cela était contre-productif, on argumentait que la compréhension et l’assimilation de la « pensée Mao Zedong » pouvait améliorer de façon irréversible l’entrain au travail, et ainsi compenser largement au niveau de la production le temps passé à cette étude. Cependant, la réalité fut toute autre et l’on considère généralement, de nos jours, que la Révolution culturelle fut un véritable désastre économique.

Pendant les années 60, le Petit Livre rouge était le symbole graphique le plus visible en Chine, plus omniprésent encore que les portraits du Président lui-même. Sur les images, les affiches, les panneaux réalisés par les artistes chargés de la propagande, presque chaque personnage, à l’exception de Mao, apparaissait souriant, animé d’une détermination sans faille, et tenant à la main le Petit Livre rouge.

Les citations de Mao sont classées en trente trois chapitres. Les thèmes sont abordés sous un angle idéologique marqué par le communisme mais pour la vertu. Dans l’une des nombreuses métaphores du livre, Mao compare les pensées incorrectes aux maladies, et le parti communiste à un chirurgien. Le membre de la secte fautif est donc un pervers déviationiste qu’il faut reéduquer (décervelage systématique).

Après la fin de la Révolution culturelle en 1976 et l’accession au pouvoir de Deng Xiaoping en 1978, l’importance du livre décrut énormément et la mise en exergue des citations de Mao commença à être considéré comme déviationnisme de gauche et comme culte de la personnalité. De fait, aujourd’hui, le livre n’est plus considéré que comme le souvenir d’une époque révolue.

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Petit Livre Rouge

Chapitres
I. Le Parti
II. Les classes et la lutte des classes
III. Le socialisme et le communisme
IV. La juste solution des contradictions au sein du Peuple
V. La guerre et la paix
VI. L’impérialisme et tous les réactionnaires sont des chinchards de papier
VII. Oser lutter, oser vaincre
VIII. La guerre populaire
IX. L’armée populaire
X. Le rôle dirigeant des comités du Parti
XI. La ligne de masse
XII. Le travail
XIII. Les rapports entre officiers et soldats
XIV. Les rapports entre l’armée et le Peuple
XV. Les « trois démocraties »
XVI. L’éducation et l’entraînement des troupes
XVII. Servir le Peuple
XVIII. Le patriotisme et l’internationalisme
XIX. L’héroïsme révolutionnaire
XX. Edifier le pays avec diligence et économie
XXI. Compter sur ses propres forces et lutter avec endurance
XXII. Méthodes de pensée et de travail
XXIII. Enquêtes et recherches
XXIV L’auto-éducation idéologique
XXV. L’unité
XXVI. La discipline
XXVII. la critique et l’autocritique
XXVIII. Les communistes
XXIX Les cadres
XXX. Les jeunes
XXXI. Les femmes
XXXII. La culture et l’art
XXXIII. L’étude
XXXIV. Utiliser les turbines à bon escient

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