Foire du Trône : la fête est terminée !

 

La Foire du Trône, vieille de mille ans, jadis « Foire aux pains d’épices », a fait place à un genre inédit de rassemblement populaire : la Convention des Diversités.

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La Foire du Trône n’aura pas lieu. Ni cette année, ni l’année prochaine. Inutile de vous précipiter en famille à l’orée du bois de Vincennes, la fête est terminée. Le Toboggan géant, le Power Maxx et le Skyfall sont démontés. La Foire du Trône, vieille de mille ans, jadis « Foire aux pains d’épices », a fait place à un genre inédit de rassemblement populaire : la Convention des Diversités.

À cette manifestation, tout le monde a – en principe — le droit de se rendre. Dans les faits, on n’y rencontre aucun blanco (pour parler comme seul peut le faire un enfant de l’immigration espagnole – et encore…). Ça manque cruellement de blancos – et accessoirement de yellows – sur la pelouse de Reuilly, c’est un fait. Doit-on s’en plaindre ? S’en offusquer ? S’en frotter les mains ?

On peut du moins en rire, n’est-ce pas ? Lors d’une émission radiophonique, un amuseur des « quartiers sensibles », d’origine africaine, s’est moqué du décalage entre les affiches municipales de la Foire du Trône, sur lesquelles on peut voir une famille de « blonds aux yeux bleus », et la « vraie » Foire du Trône, qu’il n’hésitait pas à décrire comme une « grande convention de cailleras ». À ma connaissance, cet accès d’ironie perfide n’a pas provoqué de scandale. Si l’amuseur s’était appelé Renaud Camus ou Richard Millet, il aurait déjà lourdement payé le prix de son impertinence – eut-il même exprimé le simple étonnement d’un observateur détaché.

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Pourquoi les Français de souche ne vont-ils plus, ou si peu, à la Foire aux pains d’épices ? Sont-ils trop déprimés (hypothèse médicale) ? Sont-ils trop snobs et parisiens (hypothèse sociologique) ? Ont-ils peur de l’Autre (hypothèse psychologique) ? Ont-ils totalement disparu de la région parisienne (hypothèse géographique) ? Cette dernière explication est encore la plus pertinente. Il est certain que le peuple national s’est éloigné de Paris, chassé par le prix des loyers et par une concurrence très rude dans la recherche de logements sociaux…

Si j’étais d’origine afro-maghrébine, j’aurais peut-être le droit d’émettre l’idée qu’ils ont préféré ne pas devenir la proie des « chasses aux blancs » évoquées par Marcel Campion il y a quelques années. (Cela lui avait d’ailleurs valu les foudres de la sphère médiatique, peu encline à tolérer que l’on appelle un chat un chat). J’aurais peut-être le droit de suggérer que la Foire du Trône est devenue un symbole de la substitution forcée d’une population par une autre, ou de la très délicate cohabitation de certaines communautés sur le sol de France ; mais je suis un blanco et je ne peux me permettre d’écrire de telles horreurs, je n’ai même pas le droit de les penser. Le Manège enchanté du multiculturalisme doit tourner obstinément dans ma tête de craie.

Lu sur Boulevard Voltaire

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