Cela commence par : “D’aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours senti viscéralement français.” Pour se finir par : “Ne laissons pas détruire, ni aujourd’hui ni demain, ce trésor !”
Entre ces deux phrases : plus de 16 000 signes d’un vibrant plaidoyer de six pages pour l’Europe ponctué de propositions concrètes et de positions affirmées :
– “L’Europe nous protège des dérives idéologiques de nos gouvernants et des majorités qui les soutiennent.”
– “Il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu’après avoir préalablement adopté une même politique d’immigration.”
– “Nous devons cesser de croire au mythe de l’égalité des droits et des responsabilités entre tous les pays membres.”
– “L’absence de leadership met l’Europe en danger, car sans vision, sans cap et sans priorité.”
– “La Commission ne devrait plus avoir de compétences législatives puisqu’il y a un Parlement européen, c’est à lui et à lui seul de légiférer.”
Pour la première fois depuis qu’il a quitté l’Élysée il y a deux ans, Nicolas Sarkozy prend la plume et investit le champ politique.
On le disait hésitant sur l’opportunité de publier un texte à quelques jours d’un scrutin médiatiquement dominé par les eurosceptiques et que plusieurs instituts de sondage affirment acquis pour Marine Le Pen.
À quatre jours des élections européennes, si importantes pour la France et pour le continent, il donne une leçon de courage aux cadres de l’UMP qui prônaient la modération et sa discrétion. Avec cet engagement critique et sincère, Nicolas Sarkozy s’extrait du débat public national entre européistes et europhobes pour livrer aux électeurs sa vision de l’Europe d’aujourd’hui.