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Août 1937, l’armée japonaise débarque à Shanghai pour poursuivre la politique expansionniste nipponne initiée en 1910 avec l’invasion tout d’abord de la Corée, puis de la Mandchourie en 1931, réputée riche en matières premières et indispensable à l’effort de guerre de l’empire du Soleil levant. Shanghai correspond au poumon économique de la Chine en raison de ses immenses installations portuaires et représente donc un objectif stratégique pour le Japon. Les stratèges japonais pensaient pouvoir conquérir la ville maritime en huit jours, mais les partisans de Chang Kaï-chek luttèrent pendant trois mois avant de se replier sur Nankin, capitale de la Chine nationaliste, située à trois cents kilomètres. L’armée impériale, renforcée par 200 000 soldats, entame une marche forcée d’un mois en direction de Nankin. Cette avancée des troupes japonaises ne rassure pas la population chinoise de Nankin qui choisit majoritairement l’exode tandis qu’une partie des habitants de la ville et les plus fidèles soldats de Chang Kaï-chek décident de rester sur place. La propagande japonaise diffuse les images d’un trajet paisible, mais derrière cette tromperie, la réalité est cruelle.
Sept divisions entourent Nankin alors que la marine nippone contrôle le Yangtsé au nord. L’effervescence est à son comble parmi les chefs militaires, tous pressés d’entrer en premier dans la capitale. Le 9 décembre, un ultimatum est lancé au général Tang en charge de la défense de la ville, mais celui-ci ne tarde pas à s’enfuir avec son état-major, laissant derrière lui 100 000 soldats mal équipés, mal organisés, démoralisés et piégés dans une ville qu’ils ne connaissent pas. Le 13 décembre, les Japonais s’emparent de Nankin. Une grande partie des soldats chinois sont pris de panique et se rendent immédiatement, tandis que d’autres s’empressent de rejoindre les rives du Yangtsé, pensant franchir les eaux glacées du fleuve large de plus d’un kilomètre. C’est le début du massacre.
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