La conférence des évêques de France (CEF) vient d’annoncer la nomination de M. Alain Christnacht à la présidence de la commission pédophilie de la CEF. C’est donc lui qui va orchestrer l’opération vérité des évêques de France et procéder au grand déballage de tous les cas les plus sordides qui dorment dans les placards de l’épiscopat français.
M. Christnacht, au regard de son parcours, n’a aucune compétence particulière en matière de pédophilie. Il a, en revanche, été le collaborateur privilégié de personnalités telles que Christiane Taubira, Bertrand Delanoë, Lionel Jospin… C’est un proche du pouvoir socialiste et dont la fille travaille à la communication de la présidence de la République. C’est surtout un militant politique qui a participé à la fondation du laboratoire d’idées progressiste Terra Nova, dont il est toujours un membre du conseil d’administration.
Quelle mouche a piqué nos évêques ? Il faut être sacrément déconnecté de la réalité pour ne plus savoir, comme Mgr Lalanne, si la pédophilie est un péché, ou penser comme Mgr Pontier que les catholiques auront confiance dans un ex-collaborateur de Christiane Taubira. La CEF a décidé de confier les clefs des dossiers les plus dramatiques et les plus explosifs à une personne qui, par ses collaborations et engagements publics, se trouve clairement associée à un pouvoir qui n’a eu de cesse d’affaiblir la famille, de promouvoir la culture de mort, d’abandonner les classes économiquement défavorisées.
L’Église de France ne vit pas dans une bulle. Ce qui s’est passé dans l’Église est abominable, irréparable pour les victimes, mais cela se passe aussi dans les familles, à l’école, dans les centres aérés… Dans tous les milieux, notre époque est confrontée à une perte des repères, à la disparition des tabous, à un regain de violence dans les rapports sociaux.
Comment ne pas voir que la pédophilie s’inscrit aussi dans un contexte social où les pouvoirs actuels, quelle que soit leur étiquette, construisent une société toujours plus éloignée de l’Évangile ? Les dernières lois de bioéthique, relatives au travail le dimanche, à la déréglementation du droit du travail ou encore à l’avortement laissent émerger une société toujours plus agressive et dure, cadre sordide dans lequel la pédophilie et les agressions sexuelles ne dépareillent pas. L’Église subit le contrecoup d’une société marquée par l’hypersexualisation des plus jeunes, la consommation et les plaisir érigés en étalon de la réussite sociale ou encore la contestation des vérités anthropologiques et l’indifférenciation des sexes.
La nomination de M. Christnacht n’est pas acceptable. Comment peut-il être, un jour, pour l’euthanasie ou le mariage homosexuel (dans la mesure où il a fondé et soutient Terra Nova et des hommes politiques tels que Christiane Taubira et Bertrand Delanoë) et se pencher sur les familles en souffrance le lendemain ? Comment peut-il collaborer à la déstructuration de la société chrétienne le matin et faire la leçon aux évêques le soir ?
Demeurons prêts à soutenir nos évêques qui sont nos pères dans la foi, chaque fois qu’ils seront injustement attaqués. Continuons de les porter dans la prière, comme ils nous portent dans leur ministère. Mais comme le demande le pape François, ils feraient bien, parfois, de venir sentir l’odeur du troupeau…
Cyril Maurefoy – Boulevard Voltaire