Plus de 30.000 personnes en France en seraient atteintes… Le syndrome de Diogène est un un réel trouble pathologique rendant certaines personnes incapables de jeter, alors qu’elles accumulent pendant des années des objets inutiles et autres immondices. Même si cette tendance reste contrôlable chez la majorité des individus, ces personnes qui vivent avec le syndrome de Diogène évoluent dans un désordre tel que toute leur vie s’en trouve modifiée.
Nous ne sommes pas tous des maniaques de l’ordre et de la propreté, et il arrive même que nous traversions certaines périodes durant lesquelles notre logement puisse être qualifié de véritable Capharnaüm : vaisselle sale accumulée dans l’évier, linge qui traine, boîtes de déménagement non ouvertes qui trônent dans tous les coins, bibelots divers, etc.
Pourtant, dans la majorité des cas, il ne s’agit pas d’un trouble à proprement parler et après quelque temps, nous parvenons tant bien que mal à rétablir l’ordre dans notre environnement, souvent avec l’aide de proches. Par exemple, il est fréquent que de jeunes adultes qui vivent seuls (ou en colocation) pour la première fois de leur vie aient du mal à assumer l’entretien ménager, puisqu’ils n’ont jamais eu à le faire auparavant. Le désordre peut être dérangeant au jour le jour, mais il n’est pas pour autant maladif que pour ceux victimes du syndrome de Diogène et on pourra y remédier avec un peu de volonté (et d’huile de coude).
Il peut arriver que le désordre ambiant ne soit pas une chose passagère, mais bien le signe sérieux du syndrome de Diogène (le nom de cette maladie est inspiré du nom d’un philosophe grec du 5e siècle avant J-C., lequel avait choisi de ne rien posséder et de vivre dans un tonneau.)
N’importe qui peut souffrir du syndrome de Diogène, indépendamment de l’âge ou du genre. On remarque que lorsque les sujets sont jeunes, le trouble est presque toujours accompagné d’une maladie psychiatrique, comme la schizophrénie. Ce trouble peut toucher aussi les personnes âgées qui viennent de vivre un deuil (perte d’un conjoint de longue date, par exemple.) Chez presque tout le monde, le syndrome apparaît après un choc émotionnel important ou trouve sa source dans l’enfance.
Plusieurs symptômes typiques du syndrome de Diogène :
Négligence de l’hygiène corporelle
Négligence de l’hygiène du lieu de vie
Accumulation maladive d’objets inutiles (revues, bibelots, boites, sacs en plastique, vêtements, etc.) : les objets envahissent toute la maison, bloquant les issues, envahissant le plancher
Accumulation compulsive de détritus et même d’excréments dans certains cas (les leurs ou ceux de leurs animaux domestiques)
Isolement social, refus de recevoir des gens chez eux
Déni de réalité : les personnes ne se rendant pas compte de l’environnement dans lequel ils vivent et trouvent que tout est normal
Refus qu’on les aide à ranger, à se débarrasser d’objets ou à les aider
Dans les cas les plus graves du syndrome de Diogène, le désordre et le manque d’hygiène entrainent presque toujours la prolifération d’insectes et de moisissures, et l’accumulation de détritus cause des odeurs nauséabondes. Celles-ci sont très souvent à l’origine de la découverte du syndrome, car elles poussent l’entourage (voisins) à contacter les services sanitaires.
Il est souvent difficile de se rendre compte qu’une personne souffre du syndrome de Diogène, car leur isolement est fréquent. Dans la majorité des cas, on le découvre par hasard, c’est-à-dire lorsqu’un voisin se plaint des odeurs ou encore lors d’une visite de routine des services d’incendie ou autre.
Lorsque la personne est diagnostiquée, celle-ci ne se rend pas toujours compte que son état est problématique puisqu’elle vit hors de la réalité. Le plus souvent, il faut faire appel à une entreprise spécialisée afin de se débarrasser des objets accumulés et nettoyer le logement. Le malade est souvent traité en hôpital psychiatrique, ou au moins suivi psychologiquement, mais il n’existerait aucun traitement efficace contre le syndrome de Diogène.
Il faut être très délicat et procéder avec douceur, car une intervention rapide et autoritaire peut faire sombrer ces personnes dans la dépression et dans des cas extrêmes les mener au suicide.