Par Charles Chaleyat
Parmi les quatre continents, l’Afrique est le plus touché par des maladies graves que la médecine occidentale a eu – à compter de la colonisation – bien du mal à faire reculer avec la sous-alimentation (kwashiorkor) et les parasitoses dont la plus redoutable, invaincue, reste le paludisme (malaria). Si certaines ont été repoussées et circonscrites (seule la variole a été éradiquée), il en reste encore trop et sous des formes endémiques comme la polio, la rougeole, le choléra, la tuberculose etc.+ les parasitoses toujours présentes. De plus, il en est apparu de nouvelles comme le SIDA qui ravage l’Afrique, le Lesotho battant tous les records d’infection.
Parmi les mycobactérioses, figure après la lèpre et la tuberculose, l’ulcère de Buruli lié à une bactérie transmise par les punaises aquatiques, maladie qui parfois dépasse les deux autres en termes de prévalence dans certains pays (Bénin,) y compris en Amérique du Sud. Maladie nécrosante de la peau due à une toxine produite par Mycobacterium ulcerans, conduisant à des ulcères de grande taille et profonds, elle handicape gravement les malades.
Traitée jadis chirurgicalement (excision et greffe), elle est traitée aujourd’hui par des antibiotiques qui permettent d’éviter des opérations très lourdes. Elle se traite aussi curieusement par des applications d’argile (type montmorillonite). De nouveaux traitements médicamenteux ont été découverts dont on espère beaucoup. Cette bactérie, jamais repérée en Amérique du Sud, vient d’être identifiée en Guyane française* grâce à des traces d’ADN de la bactérie trouvées dans des eaux stagnantes.
*Recherches menées par l’IRD.