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Les photos satellites obtenues par Associated Press confirment que le plus ancien monastère chrétien d’irak a été entièrement rasé, victime de la volonté de Daesh d’effacer toute trace du passé préislamique. Le monastère Saint Elie, situé à Mossoul, avait été construit il y a près de 1400 ans, et consituait un lieu de pèlerinage majeur. Les troupes américaines s’y rendaient ainsi régulièrement lors de leur présence en Irak, suivant ainsi les traces de générations de pèlerins qui y allumaient des chandelles et entretenaient les lieux. Une longue histoire à laquelle Daesh a brutalement mis fin.
Entièrement construit en pierre, le temple s’étendait sur près de 8 000 mètres carrés. Les photos satellites prises il y a quelques semaines à la demande d’Associated Press montraient encore distinctement les murs du bâtiment, dont le toit manquait partiellement même s’il avait été en partie restauré il y a quelques années. Le temple comportait 26 pièces, dont un sanctuaire et une chapelle.
Les autorités religieuses le redoutaient, depuis la prise de la ville par les djihadistes de l’Etat islamique, en juin 2014. Les photos satellites de l’agence de presse américaine Associated Press (AP) le confirment : le plus ancien monastère chrétien d’Irak, le temple Saint-Elie de Mossoul, construit entre 582 et 590, a été rasé par l’État islamique.
« Les murs ont été pulvérisés »
Le vénérable sanctuaire a rejoint la longue liste des destructions perpétrées par Daech sur les territoires dont il s’est emparé en Irak (notamment les œuvres du musée de Mossoul cf. Aleteia) et en Syrie (en particulier le site antique de Palmyre cf. Aleteia). A ce jour, les islamistes auraient détruit une centaine de sites religieux et historiques, musées et sites archéologiques, bibliothèques, sanctuaires, églises et mosquées, tombeaux, en Syrie et en Irak.
« A la demande de l’agence de presse américaine AP, le cabinet d’imagerie spatiale DigitalGlobe a pris des photos satellite du site. En les comparant avec des images antérieures, DigitalGlobe a pu identifier la date du «crime» : entre le 27 août et le 28 septembre 2014. Avant le 27 août, même sans toit, le monastère avait encore ses 26 chambres, son sanctuaire et sa chapelle. Un mois plus tard, «les murs de pierre ont été littéralement pulvérisés», constate pour AP le spécialiste en imagerie satellitaire Stephen Wood, PDG de l’analyse AllSource » rapporte le magazine Geopolis de FranceTV.info.
«Je ne peux pas décrire ma tristesse»
« L’édifice avait survécu à des siècles de catastrophes naturelles et humaines. Des générations de moines avaient prié dans sa chapelle à la lumière de la bougie. Sur la porte d’entrée, avaient été creusées les lettres grecques «chi» et «rho», représentant les deux premières lettres du nom du Christ dans l’alphabet grec » relève Le Figaro.
«Je ne peux pas décrire ma tristesse», a confié à l’AP (en anglais) le révérend Paul Thabit Habib, natif de Mossoul, depuis son exil dans la ville d’Erbil : «Notre histoire chrétienne à Mossoul est victime d’une barbarie jamais égalée. Nous voyons cela comme une tentative de nous expulser d’Irak et de nous éliminer de cette terre.»
De fait, les chrétiens d’Irak qui étaient environ 1,3 million, ne seraient plus que 300.000, selon les estimations des autorités ecclésiastiques. La présence des chrétiens en Irak remonte à plus de 2 000 ans.