Journée franco-allemande, partenaires un jour, partenaires toujours!

Elle tombe à pic pour nous souvenir d’Angela si des fois on l’avait oubliée… La date  du 22 janvier fut  choisie en 2003 lors du 40ème anniversaire du Traité de l’Élysée*.  Le “Traité entre la République Française et la République Fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande” fut signé dans le salon Murat de l’Elysée. Dans une “déclaration commune” accompagnant ce Traité, les deux chefs d’Etat réaffirmaient  “la réconciliation du peuple allemand et du peuple français, mettant fin à une rivalité séculaire, constitue un évenement historique qui transforme profondément les relations entre les deux peuples”, ancrant cette réconciliation  au sein de la société, en particulier par le biais de la culture et des échanges de jeunes.

Désormais l’on échange nos “migrants-réfugiés-clandestins”…
Cette journée se veut un levier pour une meilleure connaissance réciproque de nos pays. Elle est l’occasion de présenter les relations franco-allemandes et d’informer les élèves et leurs familles sur les programmes d’échanges et de rencontres ainsi que sur les possibilités d’études et d’emploi dans le pays voisin. Elle doit contribuer à la promotion de la langue du pays partenaire.
Chaque année, la Journée franco-allemande est associée à un thème. En 2015, le thème retenu était: Franzosen und Deutsche : einmal Freunde, immer Freunde / Allemands et Français : partenaires un jour, partenaires toujours. Et pour 2016… nul thème officiel, c’était peut être découvrir Cologne, promo qui fut faite dès le 31 décembre 2015 et se poursuit chaque jour!

*Traité de l’Elysée (22 janvier 1963)

Paris, 22 janvier 1963
A la suite de la Déclaration Commune du Chancelier de la République fédérale dallemagne et du Président de la République française en date du 22 janvier 1963 sur l’organisation et les principes de la coopération entre les deux Etats, les dispositions suivantes ont été agréés :
I – Organisation
1- Les Chefs d’Etat et de Gouvernement donneront en tant que de besoin les directives nécessaires et suivront régulièrement la mise en oeuvre du programme fîxé ci-après. Ils se réuniront à cet effet chaque fois que cela sera nécessaire et, en principe, au moins deux fois par an.
2- Les Ministres des Affaires Etrangères veilleront à l’exécution du programme dans son ensemble. Ils se réuniront au moins tous les trois mois. Sans préjudice des contacts normalement établis par la voie des Ambassades, les hauts fonctionnaires des deux Ministères des Affaires Etrangères, chargés respectivement des affaires politiques, économiques et culturelles, se rencontreront chaque mois alternativement à Bonn et à Paris pour faire le point des problèmes en cours et préparer la réunion des Ministres. D’autre part, les missions diplomatiques et les consulats des deux pays ainsi que leurs représentations permanentes auprès des organisations internationales prendront tous les contacts nécessaires sur les problèmes d’intérêt commun.
3 – Des rencontres régulières auront lieu entre autorités responsables des deux pays dans les domaines de la défense, de l’éducation et de la jeunesse. Elles n’affecteront en rien le fonctionnement des organismes déjà existants – Commission Culturelle Germano-Française, Groupe Permanent d’Etat-Major – dont les activités seront au contraire développées. Les Ministres des Affaires Etrangères seront représentés à ces rencontres pour assurer la coordination d’ensemble de la coopération.
a) Les Ministres de la Défense ou des Armées se réuniront au moins une fois tous les trois mois. De même, le Ministre français de l’Education Nationale rencontrera, suivant le même rythme, la personnalité qui sera désignée du côté allemand pour suivre le programme de coopération sur le plan culturel.
b) Les Chefs d’Etat-Major des deux pays se réuniront au moins une fois tous les deux mois ; en cas d’empêchement, ils seront remplacés par leurs représentants responsables.
c) Le Ministre fédéral de la Famille et de la Jeunesse ou son représentant rencontrera, au moins une fois tous les deux mois, le Haut-Commissaire français à la Jeunesse et aux Sports.
4 – Dans chacun des deux pays, une commission interministérielle sera chargée de suivre les problèmes de la coopération. Elle sera présidée par un haut fonctionnaire des Affaires Etrangères et comprendra des représentants de toutes les administrations intéressées. Son rôle sera de coordonner l’action des Ministères intéressées et de faire périodiquement rapport à son Gouvernement sur l’état de la coopération germano-française. Elle aura également pour tâche de présenter toutes suggestions utiles en vue de l’exécution du programme de coopération et de son extension éventuelle à de nouveaux domaines.
II – Programme
A) Affaires Etrangères
1 – Les deux Gouvernements se consulteront, avant toute décision, sur toutes les questions importantes de politique étrangère et, en premier lieu, sur les questions d’intérêt commun, en vue de parvenir, autant que possible, à une position analogue. Cette consultation portera entre autres sur les sujets suivants :
– problèmes relatifs aux Communautés européennes et à la Coopération politique européenne ;
– relations Est-Ouest, à la fois sur le plan politique et sur le plan économique ;
– affaires traitées au sein de l’organisation du Traité de l’Atlantique Nord et des diverses organisations internationales auxquelles les deux Gouvernements sont intéressés, notamment le Conseil de l’Europe, l’Union de l’Europe Occidentale, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique, les Nations Unies et leurs institutions spécialisées.
2 – La collaboration, déjà établie dans le domaine de l’information, sera poursuivie et développée entre les services intéressés à Bonn et à Paris et entre les missions dans les pays tiers.
3 – En ce qui concerne l’aide aux pays en voie de développement, les deux Gouvernements confronteront systématiquement leurs programmes, en vue de maintenir une étroite coordination. Ils étudieront la possibilité d’entreprendre des réalisations en commun. Plusieurs départements ministériels étant compétents pour ces questions, du côté allemand comme du côté français, il appartiendra aux deux Ministères des Affaires Etrangères de déterminer ensemble les bases pratiques de cette collaboration.
4 – Les deux Gouvernements étudieront en commun les moyens de renforcer leur coopération dans d’autres secteurs importants de la politique économique, tels que la politique agricole et forestière, la politique énergétique, les problèmes de communications et de transports et le développement industriel, dans le cadre du Marché Commun, ainsi que la politique des crédits à l’exportation.
B) Défense
I – Les objectifs poursuivis dans ce domaine seront les suivants :
1 – Sur le plan de la stratégie et de la tactique, les autorités compétentes des deux pays s’attacheront à rapprocher leurs doctrines en vue d’aboutir à des conceptions communes. Des instituts germano-français de recherche opérationnelle seront crées.
2 – Les échanges de personnel entre les armées seront multipliés ; ils concerneront en particulier les professeurs et les élèves des Ecoles d’Etat-Major ; ils pourront comporter des détachements temporaires d’unités entières. Afin de faciliter ces échanges, un effort sera fait de part et d’autre pour l’enseignement pratique des langues chez les stagiaires.
3 – En matière d’armements, les deux Gouvernements s’efforceront d’organiser un travail en commun dès le stade de l’élaboration des projets d’armements appropriés et de la préparation des plans de financement.
A cette fîn, des Commissions mixtes étudieront les recherches en cours sur ces projets dans les deux pays et procéderont à leur examen comparé. Elles soumettront des propositions aux Ministres qui les examineront lors de leurs rencontres trimestrielles et donneront les directives d’application nécessaires.
II – Les Gouvernements mettront à l’étude les conditions dans lesquelles une collaboration germano-française pourra être établie dans le domaine de la défense civile.
C) Education et Jeunesse
En matière d’éducation et de jeunesse, les propositions contenues dans les mémoranda français et allemand des 19 septembre et 8 novembre 1962 seront mises à l’étude, selon les procédures indiquées plus haut.
1 – Dans le domaine de l’éducation, l’effort portera principalement sur les points suivants :
a) Enseignement des langues
Les deux Gouvernements reconnaissent l’importance essentielle que revêt pour la coopération germano-française la connaissance dans chacun des deux pays de la langue de l’autre. Ils s’efforceront, à cette fin, de prendre des mesures concrètes en vue d’accroître le nombre des élèves allemands apprenant la langue française et celui des élèves français apprenant la langue allemande.
Le Gouvernement fédéral examinera, avec les Gouvernements des Länder, compétents en la matière, comment il est possible d’introduire une réglementation qui permette d’atteindre cet objectif.
Dans tous les établissements d’enseignement supérieur, il conviendra d’organiser un enseignement pratique de la langue allemande en France et de la langue française en Allemagne, qui sera ouvert à tous les étudiants.
b) Problèmes des équivalences
Les autorités compétentes des deux pays seront invitées à accélérer l’adoption des dispositions concernant l’équivalence des périodes de scolarité, des examens des titres et diplômes universitaires.
c) Coopération en matière de recherche scientifique
Les organismes de recherche et les instituts scientifiques développeront leurs contacts en commençant par une information réciproque plus poussée ; des programmes de recherches concertées seront établis dans les disciplines où cela se révélera possible.
2 – Toutes les possibilités seront offertes aux jeunes des deux pays pour resserrer les liens qui les unissent et pour renforcer leur compréhension mutuelle. Les échanges collectifs seront en particulier multipliés.
Un organisme destiné à développer ces possibilités et à promouvoir les échanges sera créé par les deux pays avec, à sa tête, un conseil d’administration autonome. Cet organisme disposera d’un fonds commun germano-français qui servira aux échanges entre les deux pays d’écoliers, d’étudiants, de jeunes artisans et de jeunes travailleurs.
III – Dispositions finales
1 -Les directives nécessaires seront données dans chaque pays pour la mise en oeuvre immédiate de ce qui précède. Les Ministres des Affaires Etrangères feront le point des réalisations acquises à chacune de leurs rencontres.
2 – Les deux Gouvernements tiendront les Gouvernement des autres Etats membres des Communautés européennes informés du développement de la coopération germano-française.
3 – A l’exception des clauses concernant la défense, le présent Traité s’appliquera également au Land de Berlin, sauf déclaration contraire faite par le Gouvernement de la République fédérale dallemagne au Gouvernement de la République française dans les trois mois qui suivront l’entrée en vigueur du présent Traité.
4 – Les deux Gouvernements pourront apporter les aménagements qui se révéleraient désirables pour la mise en application du présent Traité.
5 – Le présent Traité entrera en vigueur dès que chacun des deux Gouvernements aura fait savoir à l’autre que, sur le plan interne, les conditions nécessaires à sa mise en oeuvre ont été remplies.
FAIT à Paris, le 22 Janvier 1963, en double exemplaire en langue allemande et en langue française, les deux textes faisant également foi.
Le Chancelier fédéral de la République fédérale d’Allemagne :
ADENAUER
Le Ministre fédéral des Affaires Etrangères
de la République fédérale d’Allemagne :
SCHRÖDER
Le Président
de la République française :
DE GAULLE
Le Premier Ministre Français :
POMPIDOU
Le Ministre Français
des Affaires Etrangères :
COUVE DE MURVILLE

 

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