Le figaro.fr et AFP
Un journaliste du Parisien, condamné en appel la semaine passée pour avoir publié le portrait-robot d’un suspect dans une affaire de viol, s’est pourvu hier en cassation, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Basile Ader.Stéphane Sellami a été condamné à 3.000 euros d’amende pour “recel de violation du secret professionnel”, une incrimination qui ne relève pas du droit de la presse. L’Association de la presse judiciaire a déploré l'”atteinte à la liberté de la presse” que représente selon elle cet arrêt de la cour d’appel de Paris.En janvier 2012, Le Parisien avait diffusé le portrait-robot d’un homme soupçonné de trois viols fin 2011 en région parisienne. Retrouvé dans une prison belge, le suspect avait finalement été extradé vers la France, mis en examen et écroué en juillet pour viols et tentatives d’homicide. Estimant que la diffusion avant l’arrestation d’un portrait-robot, périmé eu égard à l’avancée de l’enquête, avait nui aux investigations, le commissaire chargé du dossier avait porté plainte contre le journaliste. Deux des victimes du violeur s’étaient portées partie civile, expliquant avoir été choquées par cette publication.Selon l’arrêt de la cour, “la restriction apportée à la liberté d’expression qu’implique la condamnation du journaliste du chef du délit de droit commun de recel apparaît justifiée par l’intérêt, supérieur à celui d’informer le public, de ne pas entraver le cours d’une enquête criminelle”.