L’ancien patron de Yamaha et coureur moto français Jean-Claude Olivier est décédé accidentellement le 12 janvier dernier à l’âge de 68 ans. Il aura marqué le monde de la fabrication des deux roues et de la compétition sportive, mais aussi empreint son action de valeurs chrétiennes très nettes.
Né en février 1945, il était le fils de Gonzague Olivier, sportif automobile accompli (il remporta les 24 heures de Paris en 1955), ce qui influera sur sa destinée. Dès 1964, il est aux commandes d’une entreprise française tout juste constituée important des motos japonaises de marque Yamaha. C’est le début de la grande aventure. Olivier se montrera vite pugnace et compétent : à partir de 1968, la firme devient la deuxième en nombre d’immatriculations en France. À la même époque, il procure une machine d’usine à Jean Auréal qui devient alors en 1969 le premier Français à remporter un grand prix de vitesse depuis 15 ans. Il impose peu à peu la marque et devient réputé pour son exigence et son travail infatigable, mais aussi pour sa droiture et son intégrité. L’ascension est irrémédiable. En 1977-78, il domine le marché français, devançant Honda, puis reprend la première place en 1989 pour ne plus la quitter jusqu’à sa retraite en 2010. Il permit également la reprise de Motobécane par Yamaha en 1984. Il garda le respect et la confiance de ses commanditaires japonais, confiance qui lui fut renouvelé lors de la création de Yamaha Motor France en 1992.
Mais sa grande passion, le domaine où il se distingua aux yeux du grand public demeure la compétition. En plus d’avoir soutenu plusieurs champions pilotes de ses véhicules (Patrick Pons en 1979, Christian Sarron en 1984, Jacky Vimond en 1986) il participa lui-même à plusieurs compétitions, obtenant notamment la deuxième place à l’édition 1985 du Paris-Dakar.
Ce fut aussi un homme de cœur qui fit notamment don de la recette de la vente de plusieurs de ses machines au Professeur Saillant et à son Institut de la moelle épinière et du cerveau. Discret sur sa vie privée, il était marié et père de trois enfants. Sa fille, enceinte de trois mois, était à ses côtés lors de l’accident et a été légèrement blessée. Elle déclare que son père s’est efforcé de les protéger, elle et son enfant. Bien connu pour ses qualités humaines, il faisait l’unanimité dans son milieu professionnel. Chrétien fervent, ses obsèques furent célébrées à la cathédrale Saint-Louis de Versailles le 17 janvier. On peut dire que c’est un vrai seigneur qui est parti.