Suburra

Suburra – la banlieue en italien – serait le film policier de l’année chez nos voisins transalpins. Il y est question d’une opération immobilière majeure de réhabilitation d’Ostie, dans le but de transformer le littoral si négligé de Rome en grand pôle de loisir de l’agglomération capitale. Or, un tel projet, qui paraît à l’évidence d’intérêt régional et même national, très soutenable, voire rationnel, et objet d’une loi-cadre au parlement, est l’objet dans les coulisses de compétitions féroces entre de multiples acteurs à l’honnêteté plus que douteuse. Des politiciens sont corrompus, et ont des mœurs privées parfois douteuses, ce qui les met en contact avec des criminels. Les mafieux essaient de s’entendre, difficilement, du fait d’une tendance à s’assassiner entre eux. Tous les ingrédients du bon policier, dans le sous-genre du film de gangsters, sont là.

Or, des qualités indiscutables se mêlent à des défauts énormes. Les nombreux personnages jouent un rôle pertinent dans l’intrigue, qui demeure lisible pourtant. L’interprétation réaliste des acteurs brille par sa justesse. Certains milieux particuliers, dont les Tziganes de Rome, sont bien décrits. L’histoire se tient, à quelques faiblesses près sur la fin, mais dans le but de punir un peu artificiellement les méchants, donc en un sens sauver la morale.

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