La très sérieuse Harvard Business Review s’est penchée sur la présence massive d’hommes incompétents parmi les instances de direction. Résultats : nous aurions tendance, en ce qui concerne nos leaders, à confondre confiance en soi et compétence. Ce faisant, au lieu de choisir de bons meneurs d’équipe, nous désignerions de bons chefs de guerre.
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Une étude de l’Université de l’Ohio avance encore que les groupes d’individus ont une tendance naturelle à désigner comme leaders des individus auto-centrés, narcissiques et avec une confiance en eux démesurée. Pour expliquer cette tendance, la HBR fait appel à Freud qui analyse la façon dont nous déléguons notre pouvoir à ceux qu’on admire. Dans ces situations, « un groupe de personnes, les suiveurs, ont remplacé leur propre tendance narcissique par celle du leader. Leur amour pour lui est une forme déguisée d’auto-amour ou un substitut à leur incapacité de s’aimer eux-mêmes. » expliquait le père de la psychanalyse.
Résultat, trop de « chefs de guerre » accèdent aux postes à responsabilités… Et s’y montrent incompétents. Car la conquête du pouvoir demande un état d’esprit qui n’est pas forcément une qualité pour réussir le job au jour le jour. L’arrogance et l’excès de confiance seraient même inversement proportionnels au talent d’un dirigeant, assure la HBR. La plupart des leaders de ce type échouent donc à moyen terme, selon Tomas Chamorro-Premuzic.
Pour le professeur de psychologie des affaires, un bon leader doit au contraire se montrer capable de construire et de maintenir une équipe au top, d’inspirer ses collègues et de les fédérer autour d’un projet. Et ce sont les femmes qui possèderaient le plus fréquemment les qualités innées et culturelles pour mettre en œuvre cette dynamique collective. Une étude publiée par l’American Psychological Association (2) prouve ainsi qu’elles surpassent les hommes en intelligence émotionnelle et font d’avantage preuve de considération pour les autres.