Nous sommes gouvernés par nos peurs, peur du grand déclassement, du grand remplacement et du grand réchauffement. La peur tétanise, fragilise, rend vulnérable, fait entrer dans un état de dépendance mentale à l’égard des marchands d’apocalypse. L’écologie politique a quasiment acquis une fonction religieuse dans une société qui, encore influencée par une certaine idéale portée par le christianisme, adhère à l’idée d’une pureté originelle de la nature que l’homme aurait souillée et qu’il conviendrait de restaurer, en privant l’homme de tout, du progrès, qui n’est autre que le produit de son intelligence. Pour Géraldine Woessner, l’écologie politique est d’autant plus dangereuse qu’elle est perçue comme inoffensive et protectrice, à l’image de la protection de l’environnement. Si le dérèglement climatique est avéré et souligné par les scientifiques, l’écologie politique arrive très tard sur le sujet. Née de la mobilisation anti-nucléaire, elle s’est opposée à l’électrification, a promu le gaz à l’image de Dominique Voynet. Aujourd’hui, le défi en France, seul pays où le concept de décroissance est défendu, c’est de faire se rencontrer la science et l’écologie réelle, rationnelle, qui peut sauver le monde via l’intelligence humaine. La hantise de l’écologie politique, ancrée dans une idée fixiste, serait que l’homme trouve les moyens de continuer à se développer.
Source : Radio Notre-Dame