Les musées transalpins avaient accepté d’envoyer la totalité de leurs œuvres de Léonard de Vinci à Paris, pour la grande exposition fêtant les 500 ans de sa mort en octobre 2019. Lucia Borgonzoni, l’actuelle ministre populiste de la Culture veut revenir en arrière, arguant de «l’intérêt national» et que «les Français ne peuvent tout avoir».(…)
Samedi 17 novembre, le Corriere della Serarapportait pourtant que l’Italie veut renégocier cet accord. La secrétaire d’État à la Culture, Lucia Borgonzoni, membre de la Ligue, le parti de la droite populiste arrivé au pouvoir en mars 2018, a déclaré «inconcevables» les termes de l’accord, signé par son prédecesseur Dario Franceschini en 2017.
«Le prêt de ces tableaux au Louvre placerait l’Italie à la marge d’un événement culturel majeur (…) notamment parce que l’académie des Lyncéens est en train de préparer sa propre exposition pour le mois d’août», a affirmé Lucia Borgonzoni. Ces propos peuvent susciter l’étonnement puisque l’exposition française a volontairement été prévue plusieurs mois après la date anniversaire, à la fin du mois d’octobre 2019, afin de laisser aux Italiens le temps de fêter dignement les 500 ans de la mort du peintre.
«Léonard est italien, il est seulement mort en France», a-t-elle avancé à propos de l’artiste. Au risque de réduire à la portion congrue l’importance de la France dans la vie du peintre, né à Florence en Italie en 1452 et décédé en France en 1519.(…)
D’autant que l’accord franco-italien prévoit que le Louvre prête à son tour les œuvres d’un autre maître de la Renaissance, Raphaël, au musée du Quirinal pour une exposition en 2020. Là aussi pour célébrer les 500 ans de sa disparition. «La plupart des œuvres de Raphaël sont déjà en Italie. De plus, Paris dit que seules les peintures déplaçables peuvent nous parvenir, sans préciser lesquelles», a tempêté la secrétaire d’État.(…)
Une nouvelle déconvenue pour le Louvre, après l’annonce de la mise aux enchères du dessin de saint Sébastien signé Léonard de Vinci, sur lequel le plus grand musée du monde aurait eu des vues. Car le classement au titre de trésor national, qui bloque la vente pour laisser le temps aux musées de trouver des fonds, est désormais dépassé. Estimée à 15 millions d’euros, l’œuvre devient quasiment inaccessible.
Plus grave, le Salvator Mundi, tableau le plus cher de l’histoire acquis par le prince héritier d’Arabie saoudite, pourrait ne pas faire partie de l’exposition anniversaire non plus, comme ce devait pourtant être le cas. L’œuvre, qui n’a toujours pas été exposée au Louvre Abu Dabi, reste pour l’instant cachée. Donnant lieu à tous les fantasmes.
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