La vie de l’Église romaine sous François devient de plus en plus étrange : voici qu’il va réunir un consistoire… sans consistoire. Un consistoire est par définition une assemblée de cardinaux, lesquels forment institutionnellement le Sénat du pape, pour les consulter réellement ou plus ou moins pour la forme. Traditionnellement, à l’occasion de la création de nouveaux cardinaux, le pape réunit une assemblée de ce type. Ces assemblées sont devenues l’occasion de libres échanges sur toutes sortes de sujet. Certaines, à l’occasion des débats qui ont fait l’objet des synodes sur la famille, ont été assez animées.
Un peu trop ? Voici en tout cas que le consistoire convoqué aujourd’hui 19 novembre pour la création de 15 nouveaux cardinaux comportera seulement la messe de remise des barrettes rouges dans la Basilique Saint-Pierre, à 11heures, la messe du lendemain dimanche, avec entre les deux, le samedi après-midi, les visites de félicitations aux nouveaux promus, dites « visites de chaleur », à cause de l’heure. Et c’est tout.
Il faut dire que la publication des « doutes » de quatre cardinaux présentés au pape à propos d’Amoris lætitia a produit l’effet d’un tremblement de terre. Au vrai, comme le relève le romain Pio Pace sur le site Rorate cæli, outre le fait que d’autres cardinaux sont impliqués dans ce questionnement, le vrai séisme est produit par le silence du pape.
Du coup, toutes les conversations roulent aujourd’hui à Rome sur ce pape qui parle et écrit sans trop savoir où il va. Au point que la retransmission vers la Salle de Presse de son discours improvisé aux responsables de Caritas, hier, jeudi 17 novembre, dans la Salle Clémentine a été brutalement coupée au moment où il abordait ses liens avec la Curie, nous apprend Nicolas Senèze, dans La Croix. Il est donc probable que son entourage a convaincu le Souverain Pontife que, dans ce contexte, il risquait fort de se faire “chahuter” par une partie des pourprés, et que l’un, puis l’autre, puis encore un autre, ne lèvent le doigt, comme des élèves effrontés dans une classe : « Msieu ! Msieu ! Moi non plus, j’ai pas bien compris ce que vous avez dit : l’adultère, y a des fois où c’est plus péché mortel ? »
Lu sur Riposte catholique