On ne plaisante pas avec – ou plutôt sur – les Roms. C’est un sujet tabou. Bon mot ou fufuterie linguistique sont fortement déconseillés. Surtout lorsqu’on s’appelle Jean-Marie Le Pen. Celui-ci vient d’en faire, une fois de plus, les frais.
Jeudi, la cour d’appel de Paris a en effet confirmé la condamnation à 5 000 euros d’amende du président d’honneur du Front national pour avoir dit que les Roms, « comme les oiseaux, volent naturellement ».
Ce que l’on pardonne à certains « amuseurs » publics, surtout lorsqu’ils tirent à boulets rouges et grossièrement sur le Front national et ses membres, on ne le pardonne pas à Jean-Marie Le Pen.
L’affaire remonte au 22 septembre 2012 lorsque Jean-Marie Le Pen, lors de l’université du FN à La Baule, s’était moqué des Roms, ces chances pour la France, en leur attribuant la phrase : « Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement. » Fichtre. Diantre. Quelle injure. Que n’a-t-il pas dit là !
Tollé général des bien-pensants de SOS Racisme, de la Licra et de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), et procès.
Le 19 décembre 2013, Jean-Marie Le Pen avait été condamné en première instance pour « injure publique envers un groupe de personnes en raison de son appartenance à une ethnie ». Avec son avocat Wallerand de Saint-Just, le président d’honneur du FN avait plaidé la relaxe, arguant de la liberté d’expression et assurant que « voler » ne désignait pas en l’espèce la « soustraction frauduleuse », mais le déplacement dans les airs, « comme les oiseaux qui n’ont aucune frontière ». D’où appel de cette première condamnation.
Jeudi, la cour d’appel a ramené le chef de condamnation à « complicité » d’injure publique.
« Cette décision in fine est une violation très importante de la liberté d’expression », a déclaré Wallerand de Saint-Just, assurant que son client « ira jusqu’au bout, devant la Cour européenne des droits de l’homme qui se fait le chantre de la liberté d’expression et que précède habituellement la cour d’appel ». Sauf quand il s’agit de Jean-Marie Le Pen.
Lu sur Présent