« Remigration » des Rohingyas, c’est donc possible…

Lynchée par les amis de l’islam et des islamistes réunis, Aung San Suu Kyi finira bien par appeler à la réconciliation nationale et à l’apaisement. C’est vrai que ça ne mange pas de pain…

En attendant, bon gré mal gré, quelque 400 000 Rohingyas sont passés au Bangladesh. Leur pays d’origine. Quittant ainsi l’Etat du Rakhine (ou Arakan) où leurs ancêtres, arrivés dans les bagages des Britanniques au XIXe siècle, s’étaient installés. A noter qu’une loi de 1982 a fait des Rohingyas, qui ne font pas partie des 135 ethnies birmanes répertoriées – et pour cause, ils sont bangladais – des apatrides.

Pendant de longues années, même si la cohabitation entre les bouddhistes et ces musulmans sunnites s’est déroulée sans incidents majeurs, les choses ont commencé à changer quand, d’ultra-minoritaires qu’ils étaient dans l’Etat du Rakhine, les Rohingyas ont fini par être majoritaires.

Progressivement, ces « paisibles » musulmans, qui composaient avec le bouddhisme ambiant, sont devenus nettement moins accommodants. Au point de revendiquer un islam agressif et de persécuter les bouddhistes. Attaques contre des temples, exactions répétées, humiliations de moines, viols de femmes birmanes.

Ce genre de choses peut hélas exister dans nos pays droitdelhommesques, déchristianisés et en voie de dhimmitisation. En Birmanie, où le sentiment identitaire et religieux est très fort, c’est une autre paire de manches.

Comme le reconnaît un rapport de la Commission européenne (qui a pour les musulmans les yeux de Chimène), « il existe des tensions entre les Rohingyas et la communauté bouddhiste du Rakhine ». On est passé à la vitesse supérieure quand, le 25 août dernier, les terroristes-islamistes de l’Armée du salut des Rohingyas de l’Arakan (ARSA) ont attaqué une vingtaine de postes-frontières entre la Birmanie et le Bangladesh, faisant une trentaine de morts dans les rangs des policiers birmans. C’est à partir de là – et de là seulement – que l’armée birmane est intervenue.

Mais on rappellera qu’en 2012 déjà, des violences intercommunautaires avaient fait plus de 200 morts. A l’époque, quelque 150 000 Rohingyas étaient passés au Bangladesh. Ils y sont toujours. Et ils vont désormais s’y sentir moins seuls… En 2016 encore, des attaques de l’ARSA contre des postes-frontières avaient provoqué l’intervention de l’armée. Quelque 75 000 Rohingyas avaient alors rejoint les « remigrés » de 2012. A chaque fois, sous la pression de la communauté internationale, qui a plus d’imagination pour le sort de musulmans que pour celui des chrétiens littéralement génocidés, l’armée était rentrée dans ses casernes. Cette fois-ci, elle n’y reviendra que lorsque l’Etat du Rakhine sera rendu à ses occupants indigènes, les Birmans.

La « remigration » des Rohingyas est en marche. C’est donc possible. A méditer pour prendre, envers les « Rohingyas » de chez nous qui se croient chez eux, des mesures humaines et pacifiques. Tant que c’est encore possible. Avant que nous ne soyons obligés d’en arriver à de telles et douloureuses extrémités à la birmane…

Alain Sanders – Présent

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