Les plus de 20 ans ne connaissent pas son nom. Mais, à l’âge des boutons qui brouillent le teint, des appareils dentaires qui faussent les sourires, des complexes qui renforcent la gaucherie des corps, la jeune femme de 19 ans est un modèle. Margot Malmaison, c’est 113000 abonnés sur Instagram, 124000 sur Facebook. Essentiellement des filles, essentiellement nées après l’an 2000.
C’est aussi l’auteure de trois livres, tous édités chez Michel Lafon, aux titres sans mystère: Un amour de jeunesse, One love, En toute intimité. Tous ont fait des cartons -plus de 80000 exemplaires pour le premier, 45000 pour le deuxième, et le troisième, sorti à la fin de juin, est entré, dès la première semaine, à la 14e place du classement des essais de L’Express.
Margot Malmaison fait partie de ces nouvelles stars issues des réseaux sociaux, qui prospèrent sur leur seule popularité, et non, comme hier, à la faveur d’une chanson douce ou d’un rôle de Lolita. Elle est la version proprette de ces parcours fulgurants: sur ses comptes Snapchat, Twitter ou Facebook, le rose domine et les coeurs se distribuent en abondance.
Ses livres sont la déclinaison XXIe siècle des romans-photos, de ces bluettes au goût sucré qu’on apprécie quand on croit encore au prince charmant. Dans les deux premiers, elle raconte son histoire d’amour avec son jeune voisin, Maxence, devenu depuis un chanteur de rap, Ma2x, prisé des mêmes ados, inconnu des mêmes parents. Le texte est ponctué d’images -“notre première photo”, “notre premier bisou”-, d’émoticônes, et de “pff…” évocateurs.
Elle y parle de la bonne copine avec qui on peut tout faire, de la fille qui enchaîne les mecs, de Maxence qui l’appelle “sa petite femme”. Ami-amour? Il m’aime / il m’aime pas? “Parfois, je me demande si tu es au courant que j’ai un coeur”, “un amour aussi fort comporte des virgules, jamais des points”.