Invitée le 17 septembre de la matinale de France Inter, Audrey Azoulay s’est déchaînée contre les partis, et le FN en particulier, « qui font commerce » de « discours de fragmentation et de haine » en préconisant notamment l’internement des islamistes présumés.
Alors que, nous a assené Mme le ministre de la Culture et de la (dés)information – qui s’était déjà distinguée dans un communiqué officiel en attribuant au défunt écrivain Michel Butor un roman qu’il n’avait jamais écrit – , « la Loi des suspects a pourtant été abolie au moment de la Révolution française ».
Certes, issue d’une vieille (et richissime) famille judéo-marocaine, la remplaçante de Fleur Pellerin connaît peut-être mieux l’histoire du royaume chérifien que celle de la France. Mais cela n’excuse pas l’énormité qu’elle a proférée. Toute « autorité politique » française (ainsi l’intervieweur Pierre Weill a-t-il flatteusement qualifié Azoulay) devrait en effet savoir que loin d’avoir été abolie par la Révolution, la Loi des suspects fut votée le 17 septembre 1793 (20 vendémiaire an II) pendant la Terreur et provoqua des milliers d’exécutions dans ce que Jean Tulard a appelé la « paranoïa révolutionnaire ».
En d’autres temps, une telle bourde – ou un tel mensonge – eût entraîné le limogeage immédiat de l’Excellence. Et celui des journalistes qui n’ont pas rectifié son « erreur ».
Camille Galic – Présent