Une œuvre commandée par l’éditeur Glénat en partenariat avec Kodansha au Japon, ainsi que le Château de Versailles, à l’auteur Fuyumi Soryo. Cet ouvrage sobrement intitulé «Marie-Antoinette» s’attarde sur la jeunesse de la reine, depuis son départ d’Autriche jusqu’à sa vie sous les ors de Versailles, en passant par son prestigieux mariage à l’âge de 14 ans. On y découvre une jeune fille fragile et émotive, qui devra devenir très tôt une femme, tout en conjuguant les fonctions de souveraine et le lourd protocole qui s’en suit.
Loin de la vision «barock» dépeinte par Sophia Coppola dans son film ou de la chute de la famille royale décrite par de nombreux documentaires, Fuyumi Soryo use de sa plume délicate pour croquer une époque où la France rayonnait sur toute l’Europe.
Point important, l’ensemble des scènes et lieux décrits dans ce manga a fait l’objet d’une expertise de la part du conservateur général du patrimoine des musées du Château de Versailles, Alexandre Maral. Fuyumi Soryo, créatrice des mangas «Eternal Sabbath» et «Cesare», offre ici un travail de reconstitution remarquable notamment pour les décors qui mettent en valeur tout le faste de Versailles.
La noblesse y est toutefois dépeinte sous un jour très (trop ?) favorable, sans jugement particulier sur cette époque pré-révolutionnaire. Ce faisant, la mangaka apporte une certaine distance en développant l’univers singulier du château de Versailles dont la jeune femme est finalement devenue inconsciemment prisonnière, loin du peuple.
Marie-Antoinette», Fuyumi Soryo, éd. Glénat, 9,15 euros.
