Un vent de liberté, un film peu convaincant (Bande-annonce)

Un vent de liberté est un drame iranien contemporain. Il est bien évidemment à voir, si l’on peut, en farsi. Le film s’intéresse à la classe moyenne entrepreneuriale de Téhéran. Ce milieu n’est plus pauvre, mais ne connaît pas franchement l’aisance pour autant, et ses membres doivent parfois faire des choix difficiles. L’action est centrée sur le destin d’une femme chef d’entreprise du textile, qui dirige un atelier de confection de vêtements. Elle est passionnée par son métier, même si elle gagne au final peu d’argent. Elle s’investit pleinement dans son entreprise, et se soucie du sort de ses ouvrières. A 35 ans, Niloufar n’est pas encore mariée. Elle fréquente discrètement un ami d’enfance, en apparence au moins très attentionné, divorcé depuis peu d’une autre femme. Les tranches de vie iranienne intéressent particulièrement. Le prétendant peut lui réciter des poèmes à la table d’un restaurant, chose impensable en Arabie Saoudite où de tels lieux ne sont pas mixtes ; mais ils doivent quand même se montrer l’un comme l’autre prudents. Survient un drame : la mère de Niloufar, qui vit avec elle, est victime d’un accident respiratoire. Le médecin responsable ordonne alors l’évacuation de la vieille dame à la campagne : l’air de la ville de Téhéran, ce qui inclut la banlieue, est beaucoup trop pollué, et la tuerait à brève échéance. Un conseil de famille, qui réunit les hommes de la famille, donc le fils et le beau-fils – époux de l’autre fille – décide effectivement d’installer la vieille dame à la campagne. Et comme elle n’a pas de charge de famille à Téhéran, Niloufar est désignée, d’autorité et en son absence, gardienne de la vieille dame. Le frère et le beau-frère prévoient aussi de lui octroyer une compensation financière équivalente à son maigre bénéfice de chef d’entreprise.
 

Un vent de liberté, une démonstration qui ne convaincra pas forcément

 
Un vent de liberté développe alors la révolte de Niloufar. Elle aime sa mère, évidemment, mais refuse le chantage affectif de sa famille. Pourquoi devrait-elle se sacrifier, elle, alors que son frère est un entrepreneur raté et surendetté ? Le frère en question prend très mal le rappel de ces vérités. En même temps, elle est aussi déçue par son soupirant, en fait pas exactement un amoureux désintéressé depuis vingt ans… Le film est bien construit, n’ennuie jamais. Toutefois, dans le fond, Niloufar a-t-elle raison ? Ce n’est pas si évident pour le moins, à notre avis, aussi peu sympathique que soient son frère et sa sœur – vrai chef de famille plutôt que son mari. La démonstration, qui manque de nuances, ne convaincra donc pas forcément, grosse limite du film.
 

Lu sur RITV

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