Préservons nos vignobles et nos viticulteurs!

Par Charles Chaleyat

 

Nous sommes nous Français très fiers, entre autres, de la qualité universellement reconnue de nos vins, fruits de siècles de soins attentifs. Le vignoble bourguignon est un des fleurons de cette tradition, certains vins aux noms mondialement connus voient même des touristes se promener dans la campagne pour y photographier des vignobles comme le Vosne-Romanée. Récemment cependant l’un des plus renommés a été vendu à un capitaliste chinois avec en prime le château du XIIè siècle : le Gevrey-Chambertin, le vin préféré de l’Empereur!

N’oublions pas que derrière ces bouteilles aux noms prestigieux (et aux prix parfois tout aussi prestigieux) vivent et travaillent des hommes: des générations de vignerons dont certains par honnêteté n’hésitent pas à braver les arrêtés préfectoraux (épandages de pesticides contre la flavescence dorée). Ces orfèvres ne demandent qu’une chose : continuer comme leurs ascendants sur plusieurs générations à faire du vin et du meilleur et donc être protégés des aléas climatiques, financiers et autres puis pouvoir transmettre à leurs enfants. Malheureusement, là comme ailleurs au Château de Fontainebleau, à l’Acropole, banquiers et investisseurs privés ou publics (SAFER) interviennent.

Une récente conférence sur la filière viticole tenue à Beaune a vu accourrir banquiers, notaires, experts-comptables,consultants  plus que les vignerons eux-mêmes. Ceux-ci ne peuvent affronter de tels concurrents car si le prix du foncier, – lié à la spéculation internationale – a été multiplié par six depuis 1990, le prix de la bouteille de vin, lui, n’a pas suivi.

Etant donnée la concurrence internationale de plus en plus forte, il convient de développer le vin bio et de pratiquer une viticulture respectueuse des terroir,s afin d’offrir aux nouveaux consommateurs ce qu’ils souhaitent. Dans le cas de la flavescence et autres maladies, il faudrait cesser le clonage des vignes très répandu qui affaiblit les pieds et revenir aux vieux pieds de vigne plus résistants. Pratiquer donc une science associée à la sagesse prenant en compte la complexité des terroirs ce que les viticulteurs de Côte d’Or semblent avoir compris.

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