Imaginons, dans un futur proche, que tous les célibataires soient obligés de trouver l’âme sœur en 45 jours. Passé ce délai, ils se transforment en l’animal de leur choix. Une contre-utopie que le réalisateur grec Yorgos Lanthimos a mise en scène dans The Lobster, son prochain film attendu le 28 octobre sur les écrans. Une perspective aussi glaçante qu’ironique présentée dans une première bande-annonce pour le public français, publiée en avant-première sur Le Figaro.
Ces images exclusives permettent de s’immerger davantage dans l’univers angoissant de The Lobster, après un premier trailer d’une trentaine de secondes qui montrait les premiers pas de Colin Farrell dans l’Hôtel, ce lieu aussi froid que mystique qui accueille les exclus célibataires de la société.
Acclamé au festival de Cannes en mai dernier, où il a reçu le prix du jury, The Lobster est un film aussi drôle qu’angoissant qui dénonce la dictature du couple, dans une société ultra-organisée à la Big Brother. Fini l’intimité. Dès les premières secondes de la bande-annonce, Colin Farrell, alias David, doit répondre de sa vie passée: «Avez-vous déjà été seul? / Non, jamais. / La durée de votre dernière relation? / 12 ans. / Préférence sexuelles? / Les femmes.» Impossible de cacher ses expériences antérieures, il faut tout dire, tout raconter.
Le homard, parce que c’est chic
Un premier interrogatoire qui laisse David sceptique. Le ventre rond, une moustache couvrant ses lèvres, il semble au bout de sa vie et découvre la vie quotidienne milimétrée de l’Hôtel, large demeure au bord d’un lac. Dans ce monde orwellien, la solitude est interdite. Il faut vite trouver l’âme soeur sous peine d’être transformé en animal. David choisit le homard, parce qu’il trouve ça chic. Un «excellent choix» approuvé par l’hôte des lieux. Les dîners et soirées se succèdent pour favoriser les rencontres. Toutes les femmes ont la même robe à fleurs. L’absurde se mêle à la gêne.
David fait la rencontre d’une femme dans un jaccuzi. Elle ne lui adresse pas la parole de prime abord mais les deux finissent par s’entendre. Mais le lieu est trop oppressant pour David, qui finit par prendre la fuite. Une échappée belle dans un champ de blé. Cette bande-annonce de The Lobster et sa photographie aux couleurs sombres et glacées laisse un sentiment de malaise. Mais aussi un sourire au coin des lèvres avec la dernière saillie de Collin Farrel: «Je ne peux pas marcher plus vite. Ce pantalon est trop serré, désolé.»