Dix-huit mois après Charlie, le débat est au même point: les partisans de la morale contre ceux de la vérité nue. Ceux qui sont pour diffuser les images des atrocités terroristes, et ceux qui s’y refusent. Certains adeptes de l’interdiction se voient en gardiens de la morale, quand ils ne s’improvisent pas pédopsychiatres: ils arguent par exemple que cela peut choquer les spectateurs, surtout les enfants. A cela nous répondons que les parents peuvent éloigner leurs mômes de la télévision. Alors ils abattent un atout imparable: « cela peut heurter les proches des victimes qui peuvent tomber sur ces images »… La souffrance des familles en deuil, nouveau point Godwin émotionnel, assure à celui qui le prononce l’adhésion unanime du public; en effet, dans notre civilisation judéo-chrétienne où souffrance et faiblesse sont sacrées, où la mort est taboue, qui oserait répliquer quand on lui parle de gens ayant perdu des proches?
Eh bien, nous osons! Les moralistes qui n’ont que « décence » et « dignité » à la bouche, voudraient préserver nos yeux de ces images insoutenables, comme les duègnes missionnées de garder intacte la chasteté de l’infante. L’indécence, c’est de laisser des gens crever sous les balles (ou les camions) ennemis sans bouger le petit doigt. Ce qui est indigne, c’est nous refuser le droit de voir ce qu’est l’islamisme, ce dont l’ennemi est capable. L’intolérable, c’est d’agir ainsi en se réfugiant derrière le deuil des familles pour masquer sa propre pleutrerie, ou pire, par idéologie politique.
Je n’ai jamais entendu une personne ayant perdu des proches dans une attaque demander que la réalité soit tue, bien au contraire. Ceux qui tiennent ce discours démagogique n’ont souvent aucun lien avec les victimes: il s’agit parfois de gauchistes, parfois de monsieur tout-le-monde… Je me hasarde à émettre mon opinion personnelle: si leur compassion envers les victimes des attentats est indéniable, nous pouvons considérer que leur refus hystérique de voir les vidéos des carnages cache d’autres raisons, plus ou moins avouables.
Le gauchiste a peur de la réaction populaire. Il pense qu’en voyant ces images, les « beaufs » (c’est comme ça qu’il appelle les Français) vont descendre dans la rue pour chercher des noises aux musulmans. Plus grave, il craint que ces images ne fassent monter la peur de l’islam et n’incitent ce « con de peuple » à voter pour le FN en 2017. Cependant, ils sont les premiers à parler de « dignité », à refuser l’ « instrumentalisation » et la « politique politicienne ».
Monsieur Tout-le-Monde, lui, n’a pas d’aspirations politiques. Quand il invoque la douleur des victimes pour justifier son opposition à la diffusion de ces images, il ne ment pas entièrement. Mais ce qui le gêne vraiment, c’est le dégoût que lui inspirent ces macabres photos diffusés au JT. Quand monsieur rentre du taf et veut dîner tranquillement avec bobonne, voir des corps déchiquetés et mutilés risque de lui ôter tout appétit de s’enfiler son kebab. Et puis, le soir, ce n’est pas ça qui lui donnera l’envie de faire des galipettes… D’autre part, après avoir vu de telles images, un devoir moral nous somme de réagir, de prendre nos responsabilités, de remettre en cause nos certitudes. Mais monsieur veut juste bronzer, qu’on lui foute la paix.
Quant à l’auteur de ce papier, il pense effectivement que ces images d’attentats doivent être montrées au peuple, malgré les risques de traumatisme et de choc psychologique. Notre société a atteint un tel niveau de bien-pensance et avachissement, que seul un électrochoc est à même de provoquer une prise de conscience parmi la population. Ils détournent la tête et ferment les yeux pour ne pas voir l’horrible réalité; ils préfèrent imaginer que les auteurs des attentats sont des « déséquilibrés » qui n’appartiennent pas à notre monde mais à celui de la folie; mille attaques peuvent survenir, ils continueront à défiler bougies et pancartes à la maint, en bêlant « Je suis Charlie ».
A un tel niveau, la médecine douce est inefficace, le choc massif s’impose. Bien que je répugne à l’idée d’éveiller le peuple par des images de sang et de cadavres, il me semble préférable de les éveiller ainsi que de les laisser endormis à jamais. Plus de 200 personnes ont péri ces derniers mois sous les coups des terroristes. S’il est impossible de ramener ces personnes à la vie, qu’au moins leur mort ne soit pas inutile et permette au peuple de saisir le danger mortel constitué par l’islamisme contre notre civilisation.
Nicolas Kirkitadze – Riposte laïque
Le gouvernement veut faire détruire les images des caméras de vidéosurveillance du carnage de Nice!