Les clichés d’une machine à amputer a fait le tour des réseaux sociaux en seulement quelques jours. Au premier coup d’œil, elle ressemble à un vieux projecteur de cinéma, un peu vintage. Mais en y regardant de plus près, cette étrange machine, dévoilée par une agence de presse iranienne, n’a rien d’un appareil à projeter des films. La courroie principale ne sert pas de support à une bobine de film, mais entraine une sangle qui elle-même active une lame, extrêmement tranchante.
Cette machine est un appareil à couper les mains. Il est utilisé pour les amputations publiques, comme ici sur les photos, dans la ville de Chiraz dans le sud-ouest du pays, révèle le site The Observers, de France 24.
L’homme, sur les clichés diffusés par l’agence, se fait couper les doigts après avoir reconnu être l’auteur d’un vol, précise le site d’informations, qui rapporte les propos de l’agence ISNA. Outre l’amputation des doigts, il a également été condamné à trois ans de prison et 99 coups de fouets, poursuit cette dernière.
L’homme, accusé du vol, « pourrait surement avoir été drogué » ou avoir subi une anesthésie, rapporte, de son côté, le Telegraph, qui note l’absence d’expression de douleur sur le visage du voleur, alors qu’il vient de se faire sectionner les doigts. Ces clichés, à la limite du supportable, ont fait le tour du web en quelques jours et interpellé de très nombreux internautes et utilisateurs de Twitter.
Certains sites ont même tenté d’expliquer le fonctionnement de cet appareil de torture en schématisant son fonctionnement.
Mais ces clichés sont-ils authentiques ? « L’agence ISNA – International studient news agency – est une agence sérieuse et officielle », souligne Reza Mohseni, de Reporter sans frontières, interrogé par Europe1.fr. Pour lui, il y a peu de doute sur l’authenticité des clichés. « Et de toute façon, les machines à amputer ne sont pas nouvelles en Iran », ajoute-t-il.
Selon Reza Mohseni, le régime de Teheran aurait même passé commande, il y a plusieurs années à la Chine pour une fabrication en nombre de ce genre d’appareils. « Vous savez en Iran, c’est la loi du Talion. Je me souviens de l’histoire de cette jeune femme à qui on avait jeté de l’acide au visage, lui faisant perdre la vue. L’auteur de cet acte avait été arrêté et avait subi le même sort, un jet d’acide dans les yeux », raconte Reza Mohseni.
« Mais il faut toujours être prudent avec ce genre de clichés », prévient, pour sa part Jacqueline Berenthio, chargé de l’Iran au sein d’Amnesty International France. « A l’approche des élections [une élection présidentielle doit se tenir en juin 2013, NDLR], le régime comme l’opposition cherchent à communiquer au maximum », note-t-elle, sans pour autant en contester l’authenticité. « Une chose est sûre, en tout cas, les châtiments corporels et la torture sont toujours pratiqués », par le régime de Téhéran.