Une association proche des chrétiens d’Orient cherche à recruter en France des miliciens antijihadistes, notamment d’anciens militaires. L’antijihad en somme. Pas de quoi évidemment inverser le rapport de force sur le terrain. Mais la tendance est réelle selon l’association chrétienne Dwekh Nawsha (« Futur Martyr » en araméen, la langue de Jésus) qui propose ses conseils en recrutement sur sa page Facebook.
Depuis les attentats de janvier, les candidats au départ se mobilisent et cherchent à s’organiser. « Notre premier but est d’aller combattre Daech sur son terrain, de défendre les chrétiens d’Orient et de représenter la France et nos valeurs », explique un responsable de Dwekh Nawsha, dont la branche anglo-saxonne encadre déjà, en Irak, des combattants étrangers venus des Etats-Unis, du Canada ou de Grande-Bretagne.
Ces derniers mois, selon nos informations, plusieurs dizaines d’ex-militaires français se sont ainsi portés volontaires pour constituer un mini-corps expéditionnaire qui serait opérationnel à la rentrée. Une force d’appoint symbolique qui viendrait épauler les peshmergas kurdes et serait stationnée non loin d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, une région où les chrétiens d’Orient et d’autres minorités ont dû fuir l’avancée des jihadistes. Encore faut-il que le projet voie le jour. « Une cinquantaine de soldats sont prêts à partir, il s’agit d’une première vague, une tête de pont avec les meilleurs éléments. Nous avons également 200 réservistes à disposition. Il faut que le casier judiciaire soit vierge et nous ne voulons pas de nazillons. Une étude de renseignements est effectuée sur le passé du militaire », précise-t-on encore du côté de Dwekh Nawsha, qui vient d’ouvrir une antenne en Belgique et se prépare à créer des représentations en Suisse et aux Antilles.
Les combattants seront-ils rémunérés d’une façon ou d’une autre ? Alors que la loi française interdit le mercenariat, pas question pour les futurs miliciens chrétiens de parler gros sous. En tout cas ouvertement. Dans le formulaire d’engagement que l’on peut se procurer sur Internet et après entretien, il est précisé que les candidats sont volontaires et donc bénévoles. S’ils arrivent à se frayer un chemin jusqu’en Irak et passer les frontières sans encombre, ils devront financer eux-mêmes leur voyage et leur équipement. Quelques milliers d’euros pour se battre au bout du monde contre l’ennemi jihadiste.