C’est l’une des nouveautés du gouvernement Philippe II, annoncé mercredi 21 juin : certains ministres ou secrétaires d’État n’ont… aucune attribution précise. Ils sont nommés “auprès” d’un autre ministre, selon la formule consacrée. Mais verront-ils leur périmètre d’action clairement défini à l’avenir ? Eh bien non, car ils sont destinés à être des ministres “adjoints”.
C’est l’Élysée, cité par l’AFP ce mercredi, qui apporte l’explication à cette absence d’attributions : Ils ont vocation à être les adjoints des ministres auprès desquels ils sont nommés.
Traduction : des numéros 2, des *vice-ministres* ou des *sous-ministres*, selon que vous soyez sympa ou non. Un fonctionnement qui n’est, par ailleurs, pas sans rappeler celui du monde de l’entreprise, avec ses “directeurs” et autres “directeurs-adjoints”. De mémoire de Lab, c’est en tout cas (presque) du jamais vu : jusqu’ici, tous les membres du gouvernement avaient un champ d’action bien délimité et étaient censés se consacrer à cette tâche. Seule exception connue : Marie-Anne Montchamp, “secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale” (cruellement surnommée “secrétaire d’État à rien”) pour les deux dernières années du quinquennat Sarkozy.
Notons que l’absence d’attribution officielle n’empêche pas les ministres et leurs “adjoints” de se répartir officieusement les différentes compétences incluses dans leurs portefeuilles.
Et cette nouveauté touche des postes de premier plan, comme celui de Jacqueline Gourault, nommée ce mercredi “ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’Intérieur” (Gérard Collomb). C’est aussi le cas d’Élisabeth Borne, “ministre auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire” (Nicolas Hulot), de Nathalie Loiseau, “ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes” (Jean-Yves Le Drian), de Sébastien Lecornu et Brune Poirson, “secrétaires d’État auprès” de Nicolas Hulot (qui aura donc un beau paquet “d’ajoints”), de Jean-Baptiste Lemoyne, “secrétaire d’État auprès” de Jean-Yves Le Drian (qui a lui aussi droit à plus d’un adjoint), de Geneviève Darrieussecq, “secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées” (Florence Parly), de Julien Denormandie, “secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires” (Jacques Mézard) ou encore de Benjamin Giveaux, “secrétaire d’État auprès du ministre de l’Economie et des Finances” (Bruno Le Maire).