Le Président français veut affranchir les pays du Sud de la tutelle allemande. Nicolas Sarkozy avait découvert sur le tard (sur le trop tard) certaines des vertus économiques et morales des Allemands. François Hollande nourrit à l’égard de l’Allemagne et de sa chancelière une hostilité maintenant ouverte.
Dans la perspective du sommet européen des 29 et 30 juin, il cherche des pays alliés. Le premier est naturellement l’Italie, que la France a rejointe dans le camp des débiteurs structurels : nous retirons des fonds européens davantage que ce que nous leur apportons. L’idéal serait donc de constituer le syndicat des cigales, le cartel de ces pays que les Allemands considèrent comme « le club Med » : incapables de maîtriser les dépenses publiques, condamnés à emprunter à la grande fourmi allemande.
Avec Mario Monti, Hollande a évoqué les deux mesures capables de « sauver l’euro », mais surtout d’effacer l’ardoise : d’une part émission des euro-bons, d’autre part révision des statuts de la BCE pour en faire le « prêteur en dernier ressort », c’est-à-dire accentuer la dérive monétaire susceptible de nous valoir une inflation généralisée. Ils savent ici compter sur la complicité de Mario Draghi, peu regardant sur les crédits à accorder.
Le Club Med n’a pourtant que des chances limitées de réussir. Beaucoup d’autres pays, comme les Scandinaves, les Polonais, les Tchèques, sont en rang serré derrière l’Allemagne. Parmi les pays du Sud, l’Espagne de Rajoy veut se mettre au régime sec. Les socialistes allemands eux-mêmes, bien que sollicités par François Hollande, sont sous la pression d’une opinion publique qui n’entend pas perdre son avance pour secourir des grabataires.
> Cet article est publié en partenariat avec l’ALEPS.
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