« Un bon jardinier doit avoir de la passion pour les nouveautés », confiait à Louis XIV Jean-Baptiste La Quintinie, l’agronome créateur du Potager du Roi. Les prodiges accomplis par La Quintinie lui attirèrent la reconnaissance de son maître.
En employant des fumiers frais en provenance des écuries, en jouant des diverses expositions, en utilisant abris de verre et cloches, La Quintinie met au point des techniques élaborées pour obtenir des récoltes à contre-saison. Les fumiers sont choisis en fonction de la nature de la terre : les fumiers de bœuf, de vache ou de cheval ont des effets différents, mais tous sont “comme une espèce de monnaie qui répare les trésors de la terre”. Les résultats extraordinaires obtenus font la renommée du Potager de Versailles;
“La chaleur, tant dans la terre que dans l’air ne peut régulièrement venir que des rayons du soleil. J’ose dire pourtant que j’ai été assez heureux pour l’imiter en petit à l’égard de quelques petits fruits : j’en ai fait mûrir cinq et six semaines devant le temps, par exemple des fraises à la fin mars, des précoces, et des pois en avril, des figues en juin, des asperges et des laitues pommées en décembre, janvier, etc.” dit La Quintinie dans son Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, en 1690. Il parvint aussi à avoir des cerises en mai, des concombres début avril, etc.
Quelques siècles le séparent d’Antoine Jacobsohn, l’actuel responsable des lieux, mais c’est bien la même curiosité qui semble les animer.