A David Pujadas qui l’interrogeait à nouveau sur le sujet le 24 mars lors de l’émission politique sur France 2, M. Fillon a assuré qu’il les avait rendus à son généreux ami. Précisant, à la demande de l’animateur, qu’il les avait portés.
Ce fut chose faite quelques jours plus tard quand un coursier a sonné chez M. Bourgi pour lui remettre les pièces confectionnées par le luxueux tailleur parisien, bien protégées par des housses adaptées. Entendu le 4 avril à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, en audition libre par les policiers anticorruption pour livrer sa version des faits, Robert Bourgi leur avait apporté les costumes après avoir fait part de ses doutes sur leur authenticité. Auprès du site d’information Mediapart, son avocat, Eric Moutet avait, lui aussi, émis des réserves.
Selon lui, aucun logo Arnys n’était en effet apparent, alors qu’il semble que ce soit l’usage. Pire, selon ses dires, un « Made in Holland » apparaissait sur la doublure d’un des costumes taillé par la maison française. Et si M. Fillon n’avait pas rendu les véritables costumes ? Après vérifications, les enquêteurs ont, selon les informations du Monde, obtenu la confirmation par la maison Arnys (propriété du groupe LVMH) qu’il s’agissait bien des costumes sur mesure qui avaient été faits pour M. Fillon à la demande de Robert Bourgi.
Il n’était en fait pas écrit « Made in Holland » mais « Holland and Sherry », du nom d’un drapier anglais fournisseur d’Arnys.