Non à la destruction de l’escalier de la BNF Richelieu (classée monument historique)!

 

 

On a beaucoup parlé de la rumeur de la démolition de cet escalier, construit par Jean-Louis Pascal (1837-1920) autour de 1908 en prolongement de l’escalier d’honneur conçu par Henri Labrouste. Il mène au « Cabinet des Médailles et Antiques », le plus ancien musée de France (*).

Il y a déjà longtemps, la DRAC avait pris la décision de démolir cet escalier et de le remplacer par un concept moderne de l’architecte Bruno Gaudin. Mais aujourd’hui nous pouvons constater qu’après des années de travaux de rénovation, de pétitions pour le conserver et d’hésitations, l’escalier est toujours là ! Cet escalier a été classé monument historique en 1983. Lors de son classement, on vantait son aspect monumental, ses lignes et la qualité de sa réalisation. Maintenant, 33 ans plus tard, serait-il tout d’un coup devenu un vulgaire objet gênant qu’il faut éliminer ?

L’aspect de l’escalier est certes monumental ; oui, il « mange » un peu le hall d’entrée par son volume mais il est en parfait état. Sa belle rampe conserve encore des éléments de l’escalier du XVIIIème siècle construit par Robert de Cotte (1656-1735). Pourquoi le remplacer quand l’argent manque ? N’avons-nous pas d’autres priorités ?

On nous objecte que l’escalier n’est pas pratique pour donner accès aux divers niveaux, qu’il est en partie « monté à l’envers » etc. Il est évident que l’escalier occupe un espace important et que son articulation avec le reste du bâtiment n’est pas parfaite. Cela justifie-t-il pour autant sa démolition ?

Même sans parler de la valeur patrimoniale de l’escalier, sa disparition détruirait irrémédiablement l’harmonie d’un ensemble. Nous espérons que si la DRAC n’a toujours pas joint l’acte à la parole, c’est qu’elle a des remords sur la validité de sa décision et pourrait un jour l’annuler!

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(*) Le Cabinet des Médailles et Antiques est le plus ancien musée de France. Ouvert dès le XVIIème siècle, il a pour point de départ le trésor des rois de France. Au fil des siècles, il s’est enrichi de collections de premier plan (antiques du comte de Caylus, donation du duc de Luynes, legs Froehner…), et au travers des saisies révolutionnaires (trésor de l’abbaye de Saint-Denis). Particulièrement riche en céramique grecque, pierres fines, numismatique, marbres romains, orfèvrerie, ivoires, bronzes de toutes époques, ses collections font référence dans tous ces domaines.

Communiqué de presse de SOS Paris

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