Arsenic, arêtes, fragments d’organes… 60 Millions a analysé la composition de 15 boîtes de thon. Les résultats sont parfois surprenants.
C’est le produit de la mer incontournable dans nos placards de cuisine : le thon en boîte. Son petit prix, généralement entre 7 et 10 € le kilo, explique pour une grande part ce succès. Dans le cadre de son dossier sur le poisson, publié dans le numéro de mai, 60 Millions a voulu savoir ce que contenaient précisément les conserves de thon.
Notre laboratoire a analysé quinze conserves de grandes marques (Petit Navire, Saupiquet, Connétable, etc.) et de marques de distributeurs (Carrefour, Auchan, Leader Price, Casino, etc.).
Pas de bisphénol A mais du mercure
Il a d’abord étudié la teneur en contaminants : mercure, cadmium, arsenic… et bisphénol A, susceptible d’être encore présent dans le revêtement interne de certaines boîtes. Commençons par la bonne nouvelle : nous n’avons retrouvé aucune trace de bisphénol A. En revanche, toutes les conserves testées contiennent du mercure, de l’arsenic et du cadmium, à des concentrations très variables selon les références.
Globalement, la conserve de thon de la marque Leader Price s’en sort le mieux. En revanche, pour le mercure, trois références dépassent la moitié de la valeur réglementaire, qui est de 1 mg/kg : Petit Navire, Capitaine Nat’ et Odyssée (Intermarché). L’arsenic présent dans la plupart des conserves analysées atteint même 1,7 mg/kg chez Capitaine Nat’, un taux près de six fois plus élevé que dans le produit Carrefour.
Trop d’arêtes dans le poisson
On observe ainsi la présence d’arêtes – que l’on juge en fonction de leur nombre et de leur taille sur un échantillon – dans cinq références, en quantité plus ou moins importante. Le thon Albacore au naturel de Cora est la marque qui en contient le plus. Mais on en trouve même dans le thon Saupiquet, pourtant l’une des références les plus chères de notre panel (tout de même 22,10 € le kilo).
D’autres ingrédients peu appétissants
Enfin, plus original, les boîtes de thon contiennent aussi des éléments d’organes du poisson. Trois références – Saupiquet, Pêche Océan (marque repère E. Leclerc) et Casino – présentent des fragments de cœur. Des traces d’ovocytes ont également été détectées dans le thon Cora. Tout cela n’est guère appétissant…