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Le 21 avril 2011, les corps de sa femme et de leurs enfants étaient exhumés à Nantes. Le père s’est volatilisé. La PJ ne perd pas espoir… Il y a quatre ans, dans le jardin d’un pavillon nantais, au 55, boulevard Schuman, étaient exhumés les corps d’une femme et de ses quatre enfants. Agnès Dupont de Ligonnès, 49 ans ; Benoît, 13 ans ; Anne, 16 ans ; Thomas, 18 ans ; et Arthur, 20 ans. Tous tués par des balles tirées en pleine tête. Les deux labradors de la famille avaient aussi été abattus.
Depuis, Xavier, le père, reste introuvable. À 50 ans, ce fils d’aristocrate rêvait d’un destin américain conforme à son rang, mais croulait sous les dettes. Début avril 2011, un huissier allait révéler sa faillite personnelle. Est-ce le mobile d’assassinats longuement prémédités ?
Dès décembre, l’homme s’était entraîné au tir. Après la tuerie, il avait envoyé un courrier hallucinant à ses proches : « Je suis devenu témoin dans un procès impliquant des hauts responsables du trafic de drogue international. Nous sommes transférés aux USA sous une nouvelle identité. » Il a été vu pour la dernière fois dans un hôtel Formule 1 du Var, le 15 avril 2011.
Au sein de la police judiciaire nantaise, l’espoir de le retrouver ne faiblit pas. « Mort ou vivant, on le reverra. » Le dossier s’étoffe toujours, plus lentement. Des signalements arrivent encore. « Par vague de deux ou trois sur trois semaines, puis plus rien… Et ça recommence. » Près de 800 personnes ont cru reconnaître le disparu, frappé d’un mandat d’arrêt international pour assassinats.
Les signalements ont été très nombreux la première année. En 2013 et 2014, il n’y en a plus eu qu’une cinquantaine. En 2015, ils se comptent sur les doigts d’une main. L’homme a été « vu » sur les cinq continents, y compris le même jour dans deux lieux très éloignés, le plus souvent par des Français en vacances. Dernièrement, il a été « repéré » à Nantes ! Certains pensent l’avoir croisé en ligne, sur des sites de rencontres.
Les limiers creusent la piste. Souvent, il y a des bandes vidéo à visionner, des traces d’ADN à exploiter. Les policiers locaux sont mis à contribution. Personne ne rechigne. « Ligonnès, c’est une affaire mythique. Tout policier qui se respecte a envie de lui mettre la main dessus ! » En cas de signalement à l’étranger, l’Office central pour la répression des violences aux personnes sollicite les collègues concernés.
La moindre tentative judiciaire pour traquer le célèbre suspect est tenue au plus grand secret. À la PJ nantaise, « on rêve d’un final à l’américaine. Surtout pas à la française ! » Avec la solution de l’énigme, claire et nette. Les Experts plutôt que Simenon.