Par Caroline Parmentier
Si vous êtes comme moi, après avoir vu le sujet ou la bande-annonce, vous vous dites : ok je vois ce que c’est, c’est très bien, je n’ai pas besoin d’aller voir ça. Un père et son fils lourdement handicapé vont participer ensemble à une épreuve sportive inhumaine (l’« Ironman » qui consiste à enchaîner 4 km de nage, 180 km de vélo, 42 km de course à pied). On n’a pas forcément envie d’un cinéma qu’on soupçonne de déborder de sentimentalisme, d’angélisme et d’exploits sportifs… Vous avez tout faux !
Avec la claque des premières images, c’est quelque chose de beaucoup plus fort qui vous attend. Un excellent plaidoyer pour la différence de ces enfants dont beaucoup pensent qu’il vaut mieux qu’ils ne voient pas le jour. Et un très bel hommage à l’amour filial et au dépassement de soi. Ajouter des acteurs sensass et un suspense inouï et vous avez le meilleur film du moment.
On pense au Huitième jour forcément (très bon), le principal point commun venant du fait que l’acteur est réellement handicapé. Le réalisateur Nils Tavernier le dit très bien : « Je n’aurais pas fait le film si l’enfant n’avait pas été IMC (infirme moteur cérébral) lui-même. C’est une manière de les respecter, de considérer qu’ils sont capables, eux aussi… Je voulais le film le plus sincère possible. Et je ne me sentais pas capable de former un acteur qui puisse retranscrire l’émotion qu’une personne IMC a dans le regard. »
Bien vu ! On reste ébloui par la force de cet acteur (Fabien Héraud) sa force de vie. Par son sourire éclatant, son incroyable volonté. C’est un film joyeux. Pas tout de suite. Mais petit à petit.
Le père (étonnant Jacques Gamblin) est un père absent que sa charge de travail arrange bien tant il est terrorisé et plombé par ce fils gravement handicapé. C’est la mère (Alexandra Lamy) qui assume tout, tout en surprotégeant son fils. Lorsqu’il va se réveiller (réveillé au sens littéral par son fils) ce père va se révéler un héros.
On pouvait s’attendre à ce que le film (inspiré de la vraie histoire de la famille Hoyt aux Etats-Unis) donne dans le pathos. Non. C’est bien mieux que ça. Profondément émouvant, en revanche, oui. Je vous mets au défi de ne pas vous pencher vers votre voisine pour lui demander un mouchoir. Allez voir ce film et emmenez vos enfants voir ce film. Il est formidable. Il donne envie de se battre et d’aimer.