Tribune libre d’Alexandre Vatimbella*
François Bayrou ne devrait pas dépasser le premier tour de l’élection présidentielle. Est-ce une surprise ? Non. Ni dans le fait qu’aucune lame de fond, qu’aucune dynamique irrésistible n’ont jamais été perceptibles autour de sa candidature et de sa personne. Ni dans les intentions de vote en sa faveur qui n’ont jamais dépassé les 15% en sa faveur dans les sondages (même si elles ont progressé rapidement le premier mois après l’annonce officielle de sa candidature avant une baisse et un encéphalogramme plat). Ni dans la situation actuelle du Centre en France, morcelée et conflictuelle. Ni dans la manière dont a été conduite sa campagne où, au lieu de s’être positionné l’égal des favoris, son attaque systématique des «grands» candidats a fait de lui, par comparaison, un «petit» aux yeux des Français, ouvrant alors des questionnements sur sa crédibilité et sur sa capacité à pouvoir gouverner, notamment avec quelle majorité.
D’autant que François Bayrou, malgré des médias bienveillants, n’est jamais parvenu à occuper le terrain des idées avec son programme car il y manquait l’ingrédient essentiel : l’espoir.
Le mouvement démocrate va devoir tourner la page rapidement et analyser ce nouvel échec de son leader.
Pour autant, une nouvelle campagne centriste va s’engager dès le 22 avril au soir. C’est celle qui aura pour but de peser sur le second tour et de préparer, dès à présent, les élections législatives.
Les Centristes ont, en effet, intérêt à s’atteler sérieusement à jouer un rôle dans ce qui va se passer dans les semaines à venir.
Ils savaient, au fond d’eux-mêmes, que cette présidentielle ne serait pas celle de la victoire du Centre. Ils doivent donc préparer l’avenir qui se décline en trois temps.
L’avenir proche, c’est de monnayer un ralliement pour le second tour. Au jour d’aujourd’hui, seul Nicolas Sarkozy et l’UMP peuvent offrir la meilleure contrepartie (d’autant que le Nouveau centre est déjà l’allié de la Droite et qu’une sensibilité centriste existe à l’intérieur de l’UMP).
L’avenir à moyen terme, c’est d’avoir le plus d’élus possible dans la futur Assemble nationale. Pour cela, au-delà des accords qui découleront du ralliement avec l’un ou l’autre des deux finalistes et des partis qui les soutiennent, c’est de tenter d’avoir des candidatures communes dans le plus grand nombre de circonscriptions, avec des accords électoraux entre partis centristes.
L’avenir à long terme, c’est la refondation du Centre. Là, il ne s’agira plus de rafistolage électoral pour éviter de boire la tasse jusqu’au bout mais de mettre sur pied cette force centriste qui, en 2017, sera capable de faire autre chose que de la figuration.
*Alexandre Vatimbella est journaliste et directeur du CREC (Centre d’étude & de recherche du Centrisme).
> Cet article est produit en partenariat avec le Centre d’étude & de recherche du Centrisme.
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