Tous en scène est un dessin animé en images de synthèse. Dans une ville peuplée d’animaux anthropomorphes, le directeur d’un théâtre en faillite, un koala, décide de lancer un concours de chant ouvert à tous, d’un prix de 1.000 dollars. Ce montant correspond aux ultimes fonds de caisse de son établissement. Suite à une faute de frappe de sa secrétaire, une dame-lézard à moitié aveugle, le prix du concours n’est plus sur les prospectus publicitaires largement répandus de 1.000 dollars, mais de 100.000 dollars. Aussi se présentent des foules considérables de candidats. Le directeur est bien ennuyé, car il n’ose avouer l’erreur, qui ferait fuir cette foule enthousiaste inattendue. La publicité autour de l’évènement lui paraît effectivement un ultime espoir de sauver son théâtre. Il compte monter un spectacle avec les meilleurs artistes concurrents, puis tout avouer, s’il ne trouve pas in extremis un improbable et très généreux mécène.
Tous en scène propose une galerie de portraits des choristes sélectionnés, relevant d’espèces animales, d’environnements et de caractères les plus divers. Une cochonne, mère de famille très nombreuse, doit par exemple chanter avec un gorille, artiste solitaire dans une famille de gangsters, et une énorme éléphante d’une timidité maladive…Après moult aventures rocambolesques, que nous ne détaillerons surtout pas ici, il y a tout lieu d’espérer que ces individus juxtaposés deviendront des amis, progresseront dans leur aptitude au chant, à la chorégraphie, et aux relations sociales pour certains. Les chants et les danses veulent renvoyer à l’art musical le plus contemporain, du moins pour la majorité d’entre eux. Aussi n’avons nous rien entendu de beau, du moins à notre goût classique, ce qui est quand même ennuyeux. Ne surnage que My Way de Frank Sinatra, curieusement chanté à l’écran par une petite souris. Il est dommage que ce rongeur, seul bon chanteur, soit monstrueusement antipathique sur l’ensemble du film. Si l’on songe à la formation du goût musical des enfants, Tous en scène n’apporte strictement rien de positif.
Tous en scène donne hélas constamment l’impression de juxtaposition, sans vraiment les lier, deux films, recherchant deux publics différents : le film superpose maladroitement une comédie pour les 5-6 ans et une comédie musicale pour les 8-10 ans… Quant aux adultes, il n’y a strictement rien pour eux, aucune allusion perceptible à de grands films, ou des traits d’esprit à plusieurs niveaux ; ils sont vraisemblablement condamnés à l’ennui le plus complet. Tous en scène nous a donc semblé complètement manqué.