Berlinale/Ours d’or à Fuocoammare, documentaire sur les migrants!

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Le film partait favori. Il est vrai aussi que « Fuocoammare » de Gianfranco Rosi est d’une actualité brûlante. Le choix du jury présidé par l’actrice américaine Meryl Streep pour un documentaire sur le destin des réfugiés sur l’île italienne de Lampedusa, dans un festival consacré avant tout à la fiction, confirme, une fois de plus, le profil politique de la Berlinale.

Gianfranco Rosi a dédié son prix aux réfugiés qui ont perdu la vie en tentant de rejoindre Lampedusa et espérer que son film contribuera à une prise de conscience. Cette année, le festival du film de Berlin présentait dans ses différentes sections plusieurs films sur les crises migratoires actuelles. Des dons ont d’ailleurs été collectés pour des réfugiés et des places leur ont été offertes.

Le grand prix du jury a décerné la deuxième distinction à un autre film au contenu politique « Mort à Sarajevo » de Danis Tanovic d’après la pièce de théâtre de Bernard Henri-Lévy.

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Fuocoammare, le feu sur la mer, c’est le titre d’une chanson populaire sicilienne. Mais l’expression peut aussi faire référence aux batailles navales de la Seconde Guerre mondiale, dont les anciens ont gardé la mémoire. Ou bien aux tragédies bien actuelles de ceux qui fuient les exactions et la guerre en Érythrée, Syrie, au Nigéria ou au Soudan, et qui s’amassent sur des bateaux de fortune, secourus par des garde-côtes.

Le réalisateur Gianfranco Rosi ne privilégie aucune de ces pistes, mais compose avec ce film un portrait de Lampedusa sous forme de kaléidoscope, sans voix off ni commentaire. Son documentaire, sublimé par une photographie très travaillée, suit en parallèle la vie d’un garçon de douze ans, d’un médecin humaniste, et des migrants qui débarquent sur ce morceau de terre de 20 km carrés, entre Malte et la Tunisie.

On passe sans transition de séquences dramatiques, montrant l’assistance à ces naufragés ou bien les cadavres qui s’entassent dans des bateaux épaves, aux facéties du jeune garçon sicilien. Ce qui ne confère que plus de force encore à ces images terribles. Avec ce film, Gianfranco Rosi affirme vouloir dénoncer cette tragédie : « nous sommes complices si nous ne faisons rien », a déclaré le réalisateur, très applaudi lors de sa conférence de presse.

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