Depuis un certain temps, je me demande d’où viennent tant de critiques de la colonisation belge et française. Petite fille de la colonie, je n’ai vu que des regards heureux, des gens en bonne santé pour qui l’avenir s’annonçait radieux. Cet avenir a été brisé : la guerre froide, la peur de l’URSS, des émeutes menées par des terroristes comme Lumumba au Congo, ont précipité les indépendances.
Non, je ne chanterai pas la gloire de la colonisation, de ce besoin humain d’aller toujours chercher ailleurs ce qu’on ne trouve pas chez soi. Mais, oui, j’ose dire comme les vieux Congolais au Congo que je connais, que les colonisateurs ont apporté le progrès, l’éradication de beaucoup de maladies, l’enseignement, l’ordre et la paix.
Alors, pourquoi toutes ces critiques ? Critiques qui vont jusqu’à vouloir remplacer des mots du vocabulaire comme « case », « tam-tam », « tribu »… à exiger des rues et places au nom de Lumumba – un monstre comme Mao, Pol Pot, Staline qui n’a pas eu l’occasion de tuer aussi longtemps qu’eux (1)… à vouloir éliminer les statues de Léopold II… Vouloir changer l’Histoire !
Je ne comprenais pas. J’ai lu Le Jaune et le Noir de Tidiane N’Diaye.
J’avais déjà lu Le génocide voilé où N’Diaye raconte ce que peu d’Occidentaux osent aborder, les destructions de l’Afrique par les Arabes, les meurtres, l’esclavage sans descendants autorisé par l’islam… un avenir impossible pour des millions d’Africains durant 14 siècles !
Non, N’Diaye ne va pas jusqu’à remercier le colonisateur européen, N’Diaye regrette avant tout que l’Afrique n’ait pas su prendre son avenir en mains. Lui aussi cherche la cause ailleurs que dans le tribalisme, la corruption, la convoitise des « élites », le manque de dynamisme et de rigueur d’Africains pourtant capables d’innover… il la cherche dans les colonisations successives.
N’Diaye a, malheureusement pour l’avenir de l’Afrique, reconnu un colonisateur : moins tueur mais encore nettement plus avide que les Arabes et dépourvu de tout scrupule pour ce continent. Les Chinois sont venus ! Leur pillage est camouflé par des critiques envers l’Occident qu’ils répandent par toutes les voies possibles…
Non, la colonisation n’est plus ce qu’elle était. Elle est devenue une exploitation cynique dans le mépris total des exploités avec la complicité d’ « élites » corrompues. Il existe aussi la bonne foi de personnes comme Dambisa Moyo ou Magaye Gaye qui voient les routes et bâtiments réalisés, les sommes prêtées… les possibilités de progrès bien visibles. L’Occident, lui, est conditionné par son « péché originel » qui trouve en Afrique, et avec l’aide de la Chine, un bien beau « sujet ».
N’Diaye montre une version extrême de l’apartheid en Afrique où le colonisateur prend carrément le travail du colonisé pour le confier à des esclaves chinois interdits de tout contact avec le colonisé. Ce dernier est jugé « non humain » ! Et, dès qu’il en a l’occasion, l’Africain privé de son travail « migre » vers le pays de son ancien colonisateur… Lisez Tidiane N’Diaye et vous apprendrez une histoire de l’Afrique qu’écoles et universités osent rarement présenter !
Mia Vossen – Ripost laïque
(1) Contrairement à beaucoup d’ « historiens », j’ai lu des livres sur Lumumba, livres objectifs qui se contentent de reproduire ses discours, des témoignages d’époque… des rapports de la justice. Effarant : pas une ligne sur sa fureur sanglante de Premier ministre durant les 6 mois avant sa liquidation par la CIA utilisant les services de Mobutu.